Magazine Culture

Rue président Carnot

Par Y.

Je me balade souvent dans les rues de Lyon, cet hiver. Hier c’était pour digérer, j’avais trop mangé de pâtes… En fin de compte, l’exercice aidant, je n’ai pas trop pris de poids pendant les fêtes, malgré l’impression de festins pantagruelesques.

J’ai toujours ce plaisir de découvrir ou de redécouvrir des coins insolites de la ville, là une vue, ici un blason martelé… Hier j’ai redécouvert la montée Bonnafous à la Croix Rousse et son panorama sur les ponts du Rhône, tous en enfilade. En revenant par la Presqu’île j’ai remarqué ce que j’aurais du voir depuis quelques mois déja : la quasi totalité des abords de la rue Carnot, dans le 2e, a bel et bien été vendu à des investisseurs américains qui vendent à la découpe les fonds de commerce et les appartements en faisant au passage de juteux bénéfices. Les rez de chaussée ont été vendu à l’entreprise Dolkcs Lyonnais. L’idée serait de transformer des commerces en magasins haut de gamme. Mais pour l’instant, je n’ai vu aucune nouvelle enseigne. Les agences de voyage, hormis Nouvelles Frontières ont déménagées. Tous les rez-de-chaussée sont couverts de films plastiques vantant ce nouveau quartier chic au coeur de la Presqu’île. C’est même flippant, le quartier est devenu un quartier fantôme. Rares sont les lumières allumées dans les immeubles. On ne fait que passer. Je ne sais pas si cette opération grand luxe réussira, j’espère que non. Lyon est déja une ville très bourgeoise avec le quartier aristo-catho  d’Ainay et ultra-bourgeois du 6e entre le Cours Vitton et le Parc.

Autour du lotissement de la rue Carnot se pose le problème de l’image de Lyon : la municipalité ne surestime-t-elle pas le rayonnement économique et international de la ville ? Je trouve que la Fête des Lumières ne mérite pas une grande promotion au-delà du cadre régional. On surévalue grandement cette fête au départ religieuse, et tout ça pour voir des images de synthèse floues sur des façades. En matière d’animation  et de rêve on fait mieux : ça s’appelle le cinéma.

Quant à l’Hôtel-Dieu, non loin de la rue Carnot,  la Ville l’a déja promis à une reconversion commerciale entre hôtel haut de gamme et commerces, c’est une insulte au passé de ce bâtiment, et à l’histoire lyonnaise. Bien que reconstruit en grande partie au XVIIIe siècle n’oublions pas qu’en ces murs des milliers de Lyonnais y sont nés, ou morts, que Rabelais y a exercé, que des générations de médecins s’y sont succédés pour apaiser les souffrances corporelles.

Posted in architecture, je moi je, Lyon Tagged: architecture, îlot Grolée, ballade, Lyon, Presqu'île

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Y. 4 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte