Travailler pour qui, pourquoi?

Premier boulot. Je découvre la réalité du monde du travail et ses logiques contradictoires qui vont avec. Etre cadre, ça en jette oui mais à quoi bon. J'aime l'environnement de mon travail, mais je me rends compte petit à petit des dysfonctionnement qui vont avec. Le problème ne vient pas souvent des gens, mais du manque de confiance que l'on fait à chacun. Logique bureaucratique disait weber.

Comme fonctionnaire, je travaille à mon sens dans un milieu protégé, fait d'avantages, de garanties. Le poste me plait. Il me donnera cette expérience, qui crédibilisera mes diplomes, et avec de chance me donnera l'opportunité d'aller vers des domaines plus en phase avec mes aspirations. Aspirations qui me conduiront peut etre un jour à travailler pour le privé.

Etre cadre dans le privé, j'imagine, doit être sacrement plus pesant. Logique de rentabilité, de performance (meme si cela existe désormais également dans la fonction publique avec la PFR). Mais surtout logique de vulnérabilité, de licenciements.

France Télécom et un nombre de suicide impressionnant en peu de temps. Un jeune femme de 32 ans s'est suicidée sur son lieu de travail. Ce geste en dit long, sur sans doute le malaise qu'elle y vivait. La conduite du changement dans une entreprise est un passage délicat. Le changement de statut de certains personnels, a questionné le sens de cette organisation, mais surtout a laissé certains sur le bord de la route. Ils avaient un travail, mais plus de sens à lui donner. Et c'est sans doute là que tout bascule...

Travailler, fait parti de la vie, et en meme temps, donner sa vie à son travail, ne sert à rien. "les chiens de paille" est titre du dernier album de Miossec Finisteriens. Un magnifique titre d'album, pour moi finistérienne de naissance.

Ce dernier opus composé avec Miossec est sans doute le meilleur album de l'artiste, parcequ'il arrive à dire des choses assez juste à mon sens sur la société actuelle. Précarité avec CDD, sens à donner au travail et à sa vie, fragilé d'une humanité en manque de repéres.

Et puis la musique, composée par un autre Brestois, Yann Tiersen, arrive à porter cette parole, et la faire resonner en chacun de nous.

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