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Sarkozy dans la tourmente à mi-mandat

Publié le 12 novembre 2009 par Xylophon

Sarkozy vient de réaliser la seule chose positive de son mandat. Il reconnait désormais avoir réalisé deux erreurs: le yacht de Bolloré était "de mauvais gout" tout comme la nomination de son fils à la tête de l'Epad. On aimerait dire enfin, mais au regard de toutes les couleuvres avalées, les fausses ruptures, les promesses non tenues, on n'a juste envie de sourire. Vous savez de ce sourire du coin des lèvres, ce sourire que l'on exprime quand tout va mal, et quand ironiquement quelque chose de plus léger vous fait prendre du recul. Si seulement, il n'y avait que ça...

Ce mea-culpa primitif et restreint illustre le sentiment de fragilité qui existe désormais au plus haut sommet de l'Etat. Les sondages qui dictent la politique de Sarkozy ne sont pas très bons...L'action du président est approuvée par 39 % des personnes interrogées alors que 60 % la désapprouvent et que 1% ne se prononce pas. Selon l'Ifop, il s'agit de son plus mauvais résultat depuis son élection, car jamais il n'était descendu en dessous des 41 % d'approbation. A mi-mandat, au regard de ces 2,5 années c'est pire: 63 % se disent mécontent de la politique de Sarkozy.

Ces excuses apparaissent comme un changement de stratégie, une façon de donner le change pour pouvoir impacter une opinion qui n'existe pourtant pas.

Mais cette opinion irréelle n'est pas la seule chose qui fait tanguer le chef de l'Etat. En interne, dans le gouvernement, les tensions se dénouent aux grands jours. Le gouvernement qui jusque là tenait par la croyance en l'avenir d'un sarkozysme prometteur voit certains de ses acteurs faire la fine bouche: certains encore concernés par leur avenir politique sont en train de se réveiller.

Rama Yade est de ceux là: http://lexilousarko.blog.fr/2008/02/06/l_imposture_rama_yade~3687187/
Celle qui a pris un temps la défense de son supérieur en voulant le défendre contre les vautours et les charognards a pris conscience doucement de la situation. Ne voulant pas couler sur un bateau bien mal engagé, elle a repris la liberté qui lui a value d'être recardée après l'affaire Kadafhi. Le bateau coule donc, et elle ne veut pas faire parti des naufragés. Elle se redonne ainsi le droit de s'affirmer contre la politique de N.Sarkozy et le met d'ailleurs dans une situation particulière.

Femme du gouvernement en tête des sondages, Rama Yade retrouve ses qualités longtemps étouffées par un président omnipotent. Ce comportement embarrasse N.Sarkozy, partagé entre l'envie de voir ce symbole doué rester dans son gouvernement pour ne pas perdre les quelques électeurs qui croient encore à la fausse politique d'ouverture et l'envie de faire démissionner sa protégé.

Autres tiraillements. Les députés et sénateurs qui craignent pour leurs sièges durement gagnés aux législatives post-présidentielles commencent à se faire entendre quitte à désavouer publiquement le chef de l'État. Symbole de cette difficulté à contenir une majorité face à une politique nationale pleine d'ambiguïté, le combat que se mène la droite en Bretagne.

On a d'un coté Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Bretagne, ancienne secrétaire générale du Ministère de l'intérieur qui veut désormais se faire politique. L'ancienne énarque, connue des Rennais pour sa "politique de la rue de la soif" veut désormais diriger sa région natale.

Face à elle toujours sous l'étiquette UMP, Jacques Le Guen élu local finistèrien veut également se présenter à la tête de la région.

Face à ces deux candidatures qui revendiquent toutes deux une certaine légitimité à l'insvestiture UMP, Sarkozy a déjà tranché. Député du finistère, Jacques Le Guen fait pâle figue face à Bernadette Malgorn.

Pour Sarkozy, le choix fut sans doute rapide, disposer d'un relai régional aussi proche de lui, c'est inespéré en ces temps de disettes électorales. La politique étatique aura d'autant plus de poids si elle est portée par une ancienne haut fonctionnaire: la décentralisation fera ainsi illusion. Jacques Le Guen peut encore se convaincre qu'il a les militants avec lui, les sondages-encore eux-trancheront et par le plus surprenant des hasards B. Malgorn sera choisie.

Reste que face à ces divisions internes, externes et de partout, les élus de gauche se frottent les mains. Le président de la région Bretagne Jean Yves Le Drian parle de "concours de beauté" à propos de cette guerre des droites. L'enthousiasme de la famille UMP a bien perdu de sa superbe.

A mi-mandat, on ne retient pas grand chose de la politique Sarkozy entres réformes inachevées et réformes socialement injustes. Les français ne sont plus dupes...

20070711sarkoinside

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