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"BIENVENUE A ZOMBIELAND" ( 2009 ) de Ruben Fleischer

Par Charlyh

« ZOMBIELAND » ( 2009 ) de Ruben Fleischer

Malheureusement re-titré de cet horrible « BIENVENUE A ZOMBIELAND » ( comme « BIENVENUE AU COTTAGE » l’an dernier, rebondissant sur l’inexplicable succès populaire d’un certain film français se passant dans le Ch’Nord ), ce film sorti officiellement le 25 novembre 2009 sur nos écrans hexagonaux – officiellement car projeté en avant-première dans un cinéma parisien le soir d’Halloween – est l’une des très très très bonne surprise de l’an dernier ( découverte cette année, il est vrai ).

Hard-gamer nolife doublé d’un multi-phobique aux troubles obsessionnels compulsifs envahissants, le personnage que l’on connaîtra sous le nom de Colombus survit depuis deux semaines, contre toute attente, dans un univers apocalyptique livré en proie à des zombies. Ses nombreuses règles de vie étant devenues celles de sa survie.
Opposé de cet étudiant poltron, Tallahassee, lui, est un homme dont le plaisir est de chasser et dégommer ces zombies quand il ne recherche pas ces délicieux gâteaux Twinkie, dont il raffole tant.
Les routes de ces deux hommes allant se croiser avant que ceux-ci ne fassent un bout de chemin ensemble. Ou plus…

Et non, ne soyez pas effrayés, ce n’est pas un film gay de zombies ( ou de zombies gays ) de plus.
Cette association masculine oscillant entre le buddy movie humoristique et le road-movie horrifique réussi, sous la direction de Ruben Fleischer, va voir s’y greffer aussi deux personnages féminins forts ou du moins les excellents personnages d’adolescentes roublardes malines des sœurs Wichita et Little Rock, qui vont, inévitablement, faire prendre à ce film de 88 minutes des accents de parcours initiatique révélant la nature héroïque d’un personnage couard et pleutre.
« ZOMBIELAND » n’est pas le récent « OTTO OR UP WITH DEAD PEOPLE » du réalisateur gay Bruce La Bruce ( dont je respecterai cette dernière production et les précédentes ).

Non, si, le film de Ruben Fleischer, Rhett Reese et Paul Wernick, ses scénaristes, doit se rapprocher d’un film il s’agirait plutôt du succesfull britannique « SHAUN OF THE DEAD » de Simon Pegg et Edward Wright, qui révolutionnait, en plein revival du film de zomblards ( « L’ARMEE DES MORTS » de Zack Snyder, « LAND OF THE DEAD » du p’tit père George Romero,… ) entre 2004 et 2005, le genre en y associant avec réussite l’humour de ce duo so british.
Film dont le réalisateur Ruben Fleischer, scénariste et producteur de la série sk8te « Rob & Big » ( version moins thrash et rock’n’roll que « Viva la Bam » des journées d’une autre star de la glisse ) mais aussi sur le making-off de l’irrévérencieux « BORAT », ne nie pas l’inspiration, bien que loin d’être fan du genre.
Après avoir accepté le poste - qu’aurait refusé Big John ( « VAMPIRES », « GHOSTS OF MARS » pour ces derniers films ) – Fleischer va, donc et normalement, se documenter et renseigner sur le sujet, en visionnant un maximum de films, pour assurer et livrer une comédie égratignant les codes du genre sans pour autant risquer de décevoir les fans absolus de chair fraiche ( mais non je ne parle pas du film du premier samedi du mois, rangez vos mouchoirs !! ).

Ainsi, fort d’un budget de moins de 24 millions de dollars, Ruben Fleischer se lance dans sa première réalisation dans l’Etat de Géorgie, allant devoir mettre en scène le scénario écrit par les quatre mains de Rhett Reese et Paul Wernick ( binôme de scénaristes venus ensemble de la télévision et à qui a été aujourd’hui confié l’écriture du spin-off du spin-off de la saga « X-MEN » : « DEADPOOL » d'ici 2011 ).
Pensé d’abord comme le pilot d’une éventuelle série TV de 24 épisodes, « ZOMBIELAND » a donc pris les allures et moyens réussis d’un film pour être un très bon film voire une excellente série B Deluxe.

Réécrivant et se jouant de codes cinématographiques, en n’hésitant pas à écorner et utiliser les incrustations alphanumériques du film qui parsèment les énoncés des nombreuses règles de survie de Colombus ( que je ne saurai trop vous conseiller de retenir si un patient zéro venait aussi à manger un truc avarié dans une station-service dans votre coin ), par exemple, cette excellente surprise fait ainsi plus que rendre hommage et parodier le genre horrifique hyper-codifié du film de zombies, en faisant bien plus qu’un simple film d’horreur parodique mais une comédie punchie réussie surtout.
Evitant la surcharge de morts-vivants affamés ( le film nous en présentant, inévitablement, en introduction du film et, œuf corse, pour un massacre final faisant de ce putain de personnage de Tallahassee une nouvelle icône sévèrement burnée du démastiquage et du shoot-em-up filmique ), « ZOMBIELAND » ne perd pourtant pas pour autant ses spectateurs dans ces récits croisés de quatre individus cherchant un lieu sûr comme ils se cherchent eux-mêmes pour ne pas vous spolier le film et dire qu’ils se cherchent aussi une famille : alternant ainsi avec réussite les scènes d’action et d’humour ( surtout après l’un des meilleurs génériques de l’année s’ouvrant sur de superbes ralentis comblés de FX tops ( dont les maquillages de Tony Gardner qui participa à la création des zombies du clip « Thriller » de Michael Jackson - dont il est étonnant que la production n’ait pas proposé un caméo comme celui qui fut fait au regretté Patrick Swayze, dont l’état de santé le priva de cette participation ) sur un « For Whom The Bell Tolls » de Metallica qui démâte ), le scénario n’en regorge pas moins de moments d’émotions - que les spectateurs pourront comprendront trop tard à l’instar du narrateur Colombus. Sans parler des innombrables références, allant des deux-trois accords au banjo issus de « DELIVRANCE », une fusillade à la « SCARFACE », la double référence à l’un des films les plus suédés au monde « GHOSTBUSTERS » ( dont je ne vous révélerai que ces Twinkies déjà mentionnés plus haut ), etc.
Oui, sur le papier « BIENVENUE A ZOMBIELAND » était déjà une réussite.

Et à l’écran ça l’est.
« ZOMBIELAND » pouvant être le film que pourrait relancer la carrière de Woody Harrelson ( dont l’arrestation pour possession de marijuana retarda le déjà très court et rapide tournage ). Le cultissime interprète de Mickey Knox dans le « TUEURS NES » d’Oliver Stone retrouvant avec une aisance toute naturelle les armes de rednecks dans le rôle de ce semblant de gros dur beauf, qui pour ne pas faire mentir sa mère a enfin réussi dans quelque chose : dégommer des zomblards !! Stetson vissé sur le crâne, veste de luxe sur le dos, son personnage de Tallahassee sait profiter des petits instants de la vie et jouit de se plaisir d’évacuer toute sa violence contenue en dégommant à tout va et ( pas ) n’importe comment ces morts-vivants comme dans un jeu vidéo grandeur nature, mais aussi dans son choix délibéré de ne rouler que dans de magnifiques caisses. Avouez-le, seul au monde, vous ne vous permettriez pas les mêmes délires vestimentaires et automobiles que lui ?
La jeune révélation masculine du film lycanthropique adolescent « CURSED » en 2005 et de « ADVENTURELAND » ( cette même année 2009 ) Jesse Eisenberg prêtant ses airs gauches et sa chevelure frisée d’éternel étudiant geek au personnage de narrateur Colombus, qu’on imagine éternel puceau ( également ) mais dont l’hygiène de vie compliquée est l’une des raisons paradoxale de sa survie dans ce monde de sauvagerie et de violence. Et là, je ne saurai trop encore une fois de retenir ses règles, même s’il faut savoir parfois revenir sur certaines.
Le duo de sœurs, Wichita et Little Rock, étant incarné par les deux jeunes actrices Emma Stone ( jeune actrice de sitcoms aperçue ici ou là dans des comédies comme « SUPER GRAVE » ou « SUPER BLONDE » ) et Abigail Breslin ( petite révélation du « SIGNES » de M. Night Shyamalan en 2002, qui après des passages TV, pourrait ainsi réellement débuter sa carrière cinématographique ), venant compléter ce casting où aucun personnage ( à l’exception d’un – que je ne révélerai pas ) n’a de nom propre mais ne porte que des noms de localisations géographiques ( d’une chambre d’étudiant aux villes où ceux-ci se destinaient à aller au départ ou d’où elles viennent ou sont nées ). Facilité nominative dont usent ces mêmes personnages comme pour ne pas s’attacher les uns aux autres mais qui semble avoir pris sur le public : les scores du film ayant augmenté au fur et à mesure ( du moins en France, puisque le film a été remboursé dès son premier week-end d’exploitation avec près de 25 millions de billets verts gagnés pour le distributeur Sony ) laissant Columbia en imaginer l’exploitation d’une suite ( soi-disant en 3D ) – ce qui serait facilité vue l’origine télévisée du projet.
Et, personnellement, j’en redemanderai bien – de savoir un peu plus d’où viennent certains personnages mais surtout ce qu’ils et elles ont fait après le générique de fin…
Et si vous voulez le savoir aussi, n’hésitez pas à aller mater ce film si ce n’est pas déjà fait.


Vous pouvez maintenant éteindre votre télévision et vous mettre en recherche d’un délicieux Twinkie.

Fiche IMDB ( en français ) du film


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