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Lionel Jospin

Publié le 10 janvier 2010 par Jfa

Je n’achèterai pas le livre qu’il vient de publier, non pas par mépris pour cet homme estimable, mais parce que je pense que, outre sa campagne calamiteuse de 2002, il n’a pas compris grand chose à ce qui s’est passé alors.

Il n’a pas compris qu’en ouvrant le capital de France Telecom, Thomson Multimédia, le GAN, le CIC, les AGF, Société Marseillaise de Crédit, RMC, Air France, Crédit lyonnais, Eramet, Aérospatiale-Matra, EADS, Banque Hervet, il ouvrait la voie à leur privatisation totale par des gouvernements de droites ultérieurs, facilitant ainsi le cadeau au privé de fleurons financés par les contribuables. Et ne parlons pas des stocks-options.

Il n’a pas compris qu’en s’alignant sur les décisions d’une Commission européenne aux mains des anglo-saxons, il tuait la nature-même de la social-démocratie.

Il n’a pas compris qu’en stérilisant le Parti Socialiste de 97 à 2002, et,  en y mettant l’obscur (à l’époque) F. Hollande à sa tête, il laissait le champ libre à l’offensive idéologique et culturelle de la droite. En n’en faisant qu’un haut-parleur de la politique gouvernementale, il contribuait à affaiblir durablement toutes les dynamiques sociales sans lesquelles il ne peut y avoir de victoires durables de la gauche.

Il n’a pas compris qu’avec le quinquennat et l’alignement des Législatives sur les Présidentielles, il ouvrait la voie à l’infâme république présidentielle de N. Sarkozy.

Il n’a compris que trop tard l’erreur de casting que constituait C. Allègre.

Ceci dit, qu’on ne se méprenne pas, ce gouvernement est un des seuls qui ait fait baisser la dette publique française, un des derniers qui a vu des avancées sociales significatives (CMU, APA, PACS,…), qui a anticipé les problèmes de sécurité avec  la police de proximité. Il a donné un élan appréciable à l’entrée de notre pays dans l’économie numérique, a durablement fait baisser le chômage et, économiquement, situé au cours de cette période, la France à 1% de croissance de plus que la plupart des pays européens…

A l’opposé du Spectacle sarkozien, il s’est efforcé de gouverner proprement, au bénéfice de tous, et a conforté autant l’indépendance de la Justice que celle des médias. Et donc, pour moi, un bilan globalement positif…

J’ai personnellement apprécié la dignité de sa sortie de la politique en 2002, hélas gâchée par, cédant aux pressions de F. Hollande, son piteux essai de retour lors des primaires socialistes en 2006.

J’ai aimé la sobriété de ses interventions publiques et apprécié une moralité irréprochable, d’autant plus irréprochable à la lumière de la Présidence actuelle.

J’ai enfin déploré qu’il soit incapable de tirer un bilan lucide de son échec de 2002, et sa tendance à faire porter le chapeau aux autres.

- En toute modestie: “François Hollande se voit à l’Elysée, pas à la Cour des comptes”. Le Monde. “Je ne suis plus dans les petits rôles ou dans les personnages secondaires”.

- Comme un lundi, les revues de blogs d’Olivier et d’Armando, l’almanach de Léo Nemo, l’air frais chez Christian, le tour du monde de l’ami Philippe, les états d’âme de Gicerilla, les balades parisiennes du Chasse-clou, les affres parentaux du Blog du coin…

- Une très bonne nouvelle”. Le Monde. “Son Excellence Nicolas Sarkozy a déclaré, lors de ses voeux aux Français le 31 décembre, que le sommet de Copenhague est “parvenu à faire prendre par tous les Etats des engagements chiffrés de lutte contre le réchauffement climatique”. Hélas ! C’est rigoureusement faux. S’agit-il d’un mensonge délibéré ou d’une incompréhension ? En toute candeur, posons que cette dernière hypothèse est la bonne…”.

- “Malgré la reprise, le marché de l’emploi se dégrade des deux côtés de l’Atlantique”. Le Monde.


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