Les Echos
Publié le 06 novembre 2007 par Jlhuss
“Les Echos” de nouveau absent des kiosques mercredi
LEMONDE.FR | 06.11.07
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La bataille des “Echos”
LE MONDE | 06.11.07
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Alain Weill rachète la Tribune
L’entretien accordé par David Larbre, représentant du SNJ au journal La Tribune à Philippe Gras :
Ph. G : Bernard Arnault acquiert Les Échos et doit se débarrasser de La Tribune, êtes-vous satisfaits de changer de patron ?
David Larbre : Nous ne nous posons pas cette question-là, nous ne sommes pas contre la vente de La Tribune, mais nous voudrions savoir comment elle va se faire. Les 4 candidats au rachats ne sont pas solides, ils n’ont pas de moyens suffisants pour assurer la pérennité du titre et l’investissement qu’ils supposent. Bernard Arnault, en définitive, organise sa propre concurrence, puisqu’il doit posséder demain notre concurrent. Dans ces conditions, La Tribune devrait disparaître d’ici 3 ou 4 ans.
Ph.G. : N’était-il pas plus simple pour lui d’offrir à La Tribune les moyens de concurrencer Les Échos, plutôt que de procéder à cet échange ?
David Larbre : Bien sûr, et ça fait partie de ce qu’on demande. Investir pour porter correctement le titre et assurer les emplois. Notre rédaction est 2 fois moins importante que celle des Échos, et Bernard Arnault avait la possibilité de développer La Tribune. Mais c’est un personnage très particulier. Il a toujours voulu se payer le meilleur, et à travers Les Échos, Il vise peut-être le rachat du Financial Times. Il en a proposé 240 millions au groupe Pearson, qui n’en espérait que 160 millions d’euros au départ. Pour Bernard Arnault, ce n’est pas une question de prix, mais de posture. Je ne crois pas qu’il ait envie de se débarrasser des Échos ensuite, car il pourrait posséder les deux.
Ph.G. : Que manquait-il à La Tribune pour devenir le premier quotidien économique sur le marché français ?
David Larbre : Nous n’avons pas l’ambition d’arracher la première place. Nous voulons rester l’un d’eux, c’est tout. C’est la garantie du pluralisme et de l’indépendance, or le monopole de l’information économique est incompatible avec la liberté de la presse. Nous avons besoin d’ambition et d’un projet éditorial fort, pour faire une information de qualité. À La Tribune, il n’y a jamais de projet de développement, bien que LVMH disposait de 297 millions d’euros pour l’envisager. En ce qui concerne l’avenir des Échos, j’ai du mal à imaginer que Bernard Arnault va passer du noir au blanc du jour au lendemain. Il n’est pas rose quand je me réfère aux pressions qu’il a fait subir à notre rédaction, à son absence d’ambition pour nous, et de projets éditoriaux… La Tribune, c’était un peu une danseuse pour lui, et je crois qu’il va se conduire de la même façon avec la nouvelle !
Ph.G. : Est-ce une chose envisageable avec l’un des repreneurs éventuels de La Tribune ?
David Larbre : Nous entrons en négociation jeudi avec le futur repreneur du journal. Nous allons essayer de faire monter les enchères pour obtenir de quoi assurer l’investissement et les emplois. Le site Bakchich a écrit qu’il s’agissait d’Alain Weill, c’est plausible. Mais nous restons très vigilants car il n’apporte rien de plus que les autres candidats. Pour alerter le public sur les risques encourus par la Tribune, nous nous sommes emparés de la Une du journal depuis lundi.
Ph.G. : J’ai d’abord essayé de recueillir le sentiment de votre directeur de la rédaction, mais son assistante m’a dirigé vers la responsable des relations presse, qui m’a elle, dirigé vers vous, responsable syndical : qu’est-ce que cela signifie ?
David Larbre : Le directeur de la rédaction fait partie des fossoyeurs du journal, il n’y a pas d’intérêt pour eux de répondre à des questions qui les mettraient en cause