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Une grossesse gémellaire de rêve 3

Publié le 12 janvier 2010 par Xavaic

Une grossesse gémellaire de rêve 3

Pour saisir pleinement la continuité de cette merveilleuse aventure, je vous conseille de commencer la lecture par le post intitulé « Une grossesse gémellaire de rêve 1 » et ainsi de suite…
Le soleil se lève, il est 7h30 et j’ai devant moi un plateau avec un petit déjeuner des plus rapetissant : petit pain juste décongelé, lait chocolaté 60 % sucre bien froid, beurre et petit carré de confiture typique de l’hôpital, saveur cerise, mon préféré.
Je n’ai pas dormi pendant cette nuit cauchemardesque, j’ai les yeux comme ceux d’un boxeur qui en aurait prit plein la gueule et le bras gauche pareil à celui d’un toxico, c’est à dire bleu verdâtre à force d’avoir été piqué. Je plane complètement. Je regarde mon bras gauche et je vois cette perfusion qui me fournit toujours l’anti-contraction mélangé à un cocktail d’antibiotiques pour prévenir toutes infections. J’ai un haut le cœur en voyant ma chaire transpercée et je me rends compte que j’ai des courbatures aux jambes à force de les avoir serrées l’une contre l’autre comme pour empêcher mes bébés de sortir. Je lève un peu le regard et je vois une sage femme qui me considère. C’est vrai que j’ai la bassine à pisse sous mes fesses et qu’elle attend que je finisse mon oeuvre.
- « Vous pourriez sortir s’il vous plait, je n’arrive pas à faire pipi quand on me regarde… »
- « Moi non plus je n’y arriverai pas… Vous sonnez quand vous aurez fini. »
Je n’ai jamais connu le milieu hospitalier et je déplore le manque de privacité et de respect de mon intimité. Vers 6h30 ce matin, un bourrin s’était introduit dans ma chambre pour me prendre la tension et me piquer encore le bras, j’avais été surprise par sa brusquerie. Face à ce manque de tact de quelques personnes et à cause de mon trouble, ça va souvent détoner dans ma chambre…
Je suis tellement tendue que je n’arrive pas à pisser ; j’ai si peur de perdre du liquide amniotique que je ne parvins pas à desserrer les jambes.
C'est pour moi une épreuve pénible et éreintante. J’ai peur que mes bébés naissent maintenant et qu’ils connaissent la réanimation, les soins intensifs… Je ne veux pas qu’ils souffrent, je ne les veux pas loin de moi dans une couveuse. Je dois tenir, me répète – on, mais je n’ai aucun contrôle sur les contractions et sur le col. Je ne peux que rester allongée et attendre que le temps passe le plus vite possible. Je me sens réduite à la plus extrême des passivités, je ne vis plus ma grossesse et rien ne dépend plus de moi. C’est dur de se sentir à ce point sans pouvoirs et réduite à attendre ce que le sort a décidé pour moi et mes bébés.
La première journée, mon mari est venue et un pédiatre nous a rendu visite pour nous présenter ce à quoi nous devions nous préparer avec des bébés très grands prématurés ( 25 – 29 semaines ). On parle d’hémorragies cérébrales, du problème des poumons puisqu’ils ne fonctionnent pleinement qu’à partir de la 33ème semaine, des problèmes pour se nourrir en raison de l’immaturité du système digestif et du manque de force des bébés. Mais on nous répète aussi que nous sommes dans le meilleur endroit qui puisse accueillir des bébés très grands prématurés et c’est vrai… Si j’ai critiqué avec virulence le service des expectantes et si je vais aussi vous critiquer le service de maternité de Hautepierre, en revanche le service de Réanimation et de Soins intensifs nous ont toujours convaincus par leur efficacité.
Je rencontre une anesthésiste qui a accouché d’un bébé grand préma et qui nous rassure aussi sur le devenir de ces petits bébés confrontés trop tôt à la rudesse de l’hospitalisation. Elle nous montre les photos de son bébés plein de vie et nous rassure sur l’efficacité du service de Néonatologie de l’hôpital.
Connaissant maintenant les risques et prenant conscience que mes bébés seront accueillis à la mesure de la gravité de leur état, je me sens prête à poser de nouveaux repères pour apprendre mon rôle de jeune maman. Inch’Allah pour la suite…
Dieu m’a envoyé ma maman qui est arrivée dés le deuxième jour de mon hospitalisation et c’est grâce à elle, à son soutien inconditionnel, à ses petits soins et à sa force que j’ai tenu.
Car je vais tenir 26 jours avec le col ouvert et la poche fissurée, clouée sur un putain de lit… Avec des meufettes acrobates qui n'ont jamais cessé leur entrainement.
A suivre…


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