Magazine Cinéma

Invictus, de Clint Eastwood

Par Abarguillet

Warner Bros.  

Faut-il avoir été emprisonné vingt-sept ans au nom d’un combat juste pour connaître aussi intimement les ressorts de l’âme humaine ? Faut-il avoir toujours cru à sa propre victoire pour inspirer à d’autres autant de grandeur ?
On se souvenait vaguement que la Coupe du monde de rugby de 1995 avait été un formidable levier de réconciliation nationale, dans une Afrique du sud à peine délivrée de l’apartheid. On ne savait pas vraiment le rôle visionnaire que Nelson Mandela, « jeune » président d’une nation aux plaies encore vives, avait pu jouer.
Dans les mois qui suivirent son élection, en 1994, ce jeune président de 76 ans eut une idée qui allait à l’encontre du désir de l’immense majorité de ceux qui l’avaient porté au pouvoir. Soutenir l’équipe nationale de rugby relevait, aux yeux du plus grand nombre, de l’impensable. Le rugby, sport de Blancs, était honni des Noirs. Pire, le maillot vert et or des Springboks, emblème des Afrikaners, agissait comme le symbole du joug de l’apartheid.
L’ANC voulait en finir, Mandela imposa l’idée inverse. Non seulement il n’allait pas s’en prendre à l’équipe, mais il allait lui insuffler l’ambition de la victoire, à travers la relation privilégiée qu’il sut nouer avec son capitaine afrikaner François Pienaar.


Matt Damon. Warner Bros. France

Que dire du film sans dérouler une longue liste de superlatifs ?

ohannesburg, devant 43 millions de Sud-Africains, Noirs et Blancs enlevés ensemble par le souffle de cet acte de dépassement collectif.
François Pienaar a coutume de dire qu’Hollywood n’aurait jamais pu inventer plus beau récit. Et Hollywood, qui adore les belles histoires, ne pouvait ignorer celui-ci. Clint Eastwood non plus qui, à presque 80 ans et après des réussites telles que  Million Dollar Baby  ou  Gran Torino semble en état de grâce.
C’est pourtant à l’acteur Morgan Freeman, 73 ans, qu’il faut reconnaître la paternité d ’Invictus. Morgan Freeman, que Nelson Mandela désigna un jour comme la seule figure apte à l’incarner. Transi par cet honneur, le comédien noir américain se rapprocha du vieux leader, chercha longtemps le bon angle d’attaque, renonçant à un projet de biographie avant de tomber sur le livre du journaliste John Carlin, Déjouer l’ennemi, dont le film s’est inspiré. Clint Eastwood et Matt Damon, dans le rôle du capitaine des Springboks, ne furent pas longs à convaincre.
Que dire du film sans dérouler une longue liste de superlatifs ? Que le charisme de Mandela, toujours aussi fulgurant, paraît avoir incité chacun à donner le meilleur de lui-même. L’interprétation de Morgan Freeman, longuement intériorisée, est sidérante de fidélité à son « modèle ». der="0" />

Histoire de souffrance, de délivrance et de joie

’un de ses plus beaux films, pot en faisant comprendre, par discrètes allusions, que la réalité est toujours un peu plus nuancée, les êtres un peu plus contrastés qu’on ne veut bien l’admettre.
Comme un clin d’œil pour nous dire : ne soyons pas naïfs, mais ne nous privons pas du plaisir de nous rappeler cette incroyable aventure grâce à laquelle, ne serait-ce qu’un instant et par l’audace d’un seul, les hommes sont parvenus à abolir les barrières de la haine et du ressentiment.
Dans une séquence de dix-huit minutes à la fin du film, le cinéaste reconstitue avec talent la finale qui opposa les Springboks – qui ne comptaient qu’un joueur noir – aux All Blacks. Il rend compte de son suspense avec un sens réel de la dramaturgie. Donne au sacrifice consenti sur le terrain sa signification ultime, par le timide rapprochement s’esquissant hors du stade, alors que s’égrènent d’interminables secondes.
Invictus est une histoire de souffrance, de délivrance et de joie, d’élévation et de fraternité entraperçue. La victoire de 1995 n’a pas changé le monde mais elle fut un moment inoubliable de transcendance.


Arnaud SCHWARTZ


Morgan Freeman. Warner Bros. France


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LES COMMENTAIRES (1)

Par ALG29
posté le 16 janvier à 19:39
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comment obtenir l'adresse de Morgan Freemann

merci

Par Pierrot Rochette
posté le 11 janvier à 19:13

Nelson Mandela est incontournablement le plus grand rêveur equitable de la planète

un de mes poèmes inspiré par son rêve d'équité

VOYAGE

chu rien qu’un chanteur qui voyage tu m’verras jamais à t.v. j’ai 35 ans j’fais pas mon âge j’fais du flolklore dans mes tournées

j’ai comme des explosions dans tête que j’ai besoin d’te raconter d’un coup je meurs d’un hasard bête dans des pays trop éloignés —– Au Japon j’ai connu l’boudhisme avec des temples de 12,000 ans pis en Afrique des musulmans qui ont plusieurs femmes évidemment

moi catholique baptisé thraumatisé par le péché y a tellement d’religions sur terre qu’aujourd’hui j’me sens libéré

—— j’ai vu des noirs bleus comme la mer qui vendaient des serpents séchés des noirs charbons en Côte d’Ivoire qui m’ont donné leur amitié

du fond de la brousse ma peau blanche a eu honte de ses préjugés y a tellement de couleurs sur terre qu’aujourd’hui j’me sens libéré

—— j’ai vu des langues par dizaines des dialectes par centaines sayonara good by je t’aime midowo antimari midowo

moi québécois enraciné qu’on a monté contre les anglais y a tellement de languages sur terre qu’aujourd’hui j’me sens libéré ————–

les religions sont des poètes comme les langues et les couleurs j’ai comme des explosions dans tête qui font qu’aujourd’hui j’ai pu peur

d’être québécois dans l’fond du coeur et j’ose crier à la jeunesse maudit déniaise t’as 18 ans je sais que la planète t’attend

j’sais pas si j’ai bien fait d’parler mais pour le reste oubliez-moé.

Pierrot;)))

www.reveursequitables.com

www.enracontantpierrot.blogspot.com

merciiiiiiiiii

longue, très longue vie

à Nelson Mandela

le rèveur equitable de la planète