La blogosphère réagit, certains approuvent, d'autres récusent.
Personnnellement, je suis de ceux qui estiment que de participer à un débat sur l'Identité Nationale et permettre que celui-ci se tienne est déjà sujet à créer une stigmatisation inintéressante et faire le jeu de l'UMP. Spontanément, en ardent défenseur de la liberté d'expression, j'opinerais volontiers pour qu'un débat se tint. Encore faut-il que les conditionsdu débat ne soient pas biaisées.
Tout d'abord, eu égard au thème lui-même, la question de l'identité nationale est fort réductrice et enferme le débat sur la question de l'existe d'une identité alors que l'on devrait s'interroger sur ce qui permet la cohésion nationale avant tout.
Cette cohésion ne dépend pas uniquement d'une question d'identité mais notamment de ce qui fait le lien entre les membres d'une même communauté. Le respect de son prochain, des lois de la République, les valeurs communes, etc.
Ensuite, opposer un représentant du PS à l'actuel Ministre de l'Immigration et au porte-parole du Front National, Marine Le Pen, est une méthode que l'on commence à connaître de la part d'Arlette Chabot qui consiste à tenter de faire de la politique-spectacle en créant les conditions d'un débat houleux. Il en eut été autrement si l'ensemble du panel politique avait été présent, à côté d'experts, de psychosociologues, de philosophes (des vrais hein pas des ersatz télévisuels comme Finkielkraut ou BHL) sous une forme de table ronde, sans mettre en avant une opposition bilatérale artificielle. Ce n'est certes pas télégénique mais que voulez-vous, lorsque l'on aborde de tels débats, le format télévisuel classique n'est peut-être pas le mieux adapté.
Vincent Peillon a par ailleurs déclaré:
"Je crois que, si on n'attire pas fortement l'attention sur les choses, les choses ne se font pas. Si j'avais annoncé plus tôt ma décision que j'avais prise depuis longtemps, alors on aurait peut-être trouvé un remplaçant, il y en a toujours un pour venir à la télévision, et on aurait refait l'émission autrement, a aussi expliqué M. Peillon sur RMC. Donc je pense qu'il fallait procéder comme ça, et je n'y ai pas réfléchi seul, il y a des moments où il faut trouver des moyens de se faire entendre et des moyens d'entrer en résistance, je pense qu'on en est là."Ainsi, c'est sciemment que le représentant des socialistes a donc fait faux-bond au dernier moment. J'y vois pour ma part la volonté de bousculer les convenances médiatiques schlérosées tout en faisant parler de soi. De toutes évidences, c'est chose réussie.
Sur une chaîne autrement plus professionnelle et indépendante, voire dans un autre contexte, nul doute que je me serais insurgé d'un tel comportement.
Ici, en fait de méthode de voyous, j'aurais tendance à parler de résistance.
PS: Notez que je travaille mes titres, du moins je m'y essaie.