"Il joue les trois 'M'" m'annonce-t'elle. Et là mon front se plisse, ma bouche se tord, bref, je tire une gueule d'enterrement. Les trois M, ce n'est pas une adaptation des Trois Mousquetaires de Dumas (j'aurai sûrement bouger mes seins jusqu'à Rochechouart pour voir Lou Reed en Cardinal Richelieu) mais Metal Machine Music, inaudible album pondu par le sémillant New-yorkais en 1975.Soyons précis dès cette ligne: ce disque est un étron. 65minutes de feedbacks de guitares électriques jouées à différentes vitesses. Un vrai supplice. Je ne connais pas une personne qui l'ai écouté en entier. Le mythe veut que le Lou l'ait publié pour se débarrasser de son contrat avec RCA à qui il devait encore un disque. Pris comme tel, c'est un acte assez rock'n'roll, un superbe doigt dans le cul de l'industrie du disque. Pris comme une œuvre musicale, c'est une vaste blague.
Lou Reed a toujours défendu Metal Machine Music. Et de jurer grand dieu qu'il adore ce disque et que celui-ci n'a rien d'une farce. En 2002, un certain Ulrich Krieger avait même poussé le vice jusqu'à proposer une version classique de la chose avec des arrangements pour un orchestre de 11 musiciens. Ben voyons.
Évidemment, il y aura toujours un professeur de musicologie ou un critique à ART ACTUEL pour vous parler de l'urinoir de DUCHAMPS, mais la seule vraie question est: vais-je dépenser entre 56,50 à 78,50euros le 21 avril 2010 pour voir un maître de tai-chi m'enculer par les oreilles pendant 65min?
Vous, je sais pas, mais moi, un 21 avril, j'en ai déjà connu un. Et c'est bien suffisant comme ça. ...
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