Pour illustrer la disparition du célèbre photographe Dennis Stock, la plupart des supports qui ont choisi de traiter le sujet ce matin accompagnent leur papier de la photo mythique de James Dean, un matin de l’hiver 55 sur Times Square. Pour des raisons exclusivement pratiques, l’image est découpée pour répondre aux exigences des espaces octroyés et même souvent torturée jusqu’à devenir panoramique pour s’insérer entre un chapo et un texte stéréotypé.
Pourquoi les rédacteurs vouent-ils un tel mépris à une photo qu’ils admettent pourtant comme mythique, en l’utilisant au gré des espaces qui leurs sont dédiés, sans aucun respect pour le cadrage voulu par son auteur ?
Que devient cette photo, amputée des gouttes sur la flaque d’eau du premier plan ? Toute la mélancolie du personnage est transmutée par le prolongement de son reflet dissous par les ondes de pluie sur la chaussée déserte. Quant au ciel de plomb qui semble lui faire ployer les épaules, il est un des acteurs principaux de cette scène définitive sans lequel l’image perd une grande partie de son sens malgré la formidable photogénie du sujet.