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Marguerite, Françoise et moi

Par Liliba

Danièle SAINT-BOIS

marguerite

Prudence lorsque vous confiez vos misères à la boulangère. C'est peut-être un écrivain !
Déçue par le peu d'écho rencontré par ses livres, une femme écrivain est amenée à travailler comme vendeuse dans une boulangerie de la petite commune où elle vit. Comble du désenchantement, la France vient d'élire un président de la République incarnant les valeurs que notre héroïne a toujours combattues ardemment. Face à tant d'adversité, comment ne pas baisser les bras ? Et où trouver du réconfort ? Dans la joie des enfants qui tournoient dans la boulangerie en quête d'une viennoiserieviennoiserie ou d'un bonbon ? Dans le ronronnement rassurant des paroles échangées au-dessus du présentoir ? Non, c'est finalement dans les livres ceux, en particulier, de Françoise Sagan et de Marguerite YourcenarYourcenar que notre héroïne puisera la force de résister au marasme. Pour finir par reprendre le chemin de l'écriture.


Hommage vibrant à la lecture, seul rempart contre la bêtise et véritable planche de salut quand le monde semble ne plus vous soutenir, l'histoire de Danièle Saint-Bois est revigorante. À la fois narratrice et protagoniste principale, elle entre en résistance contre la crise morale de notre société, échappant à la dépression qu'on aurait pu lui prédire. Observatrice tantôt amusée, tantôt courroucée, de ses contemporains, elle pourfend, avec son humour décapant et sa grande acuité, le conformisme social, l'abêtissement programmé de la jeunesse, le cynisme grandissant des puissants, l'indifférence généralisée.
Drôle, féroce, ce récit autobiographique décrit sans fard la traversée du désert et l'héroïsme au quotidien d'une femme naviguant de la littérature à la boulange, tout en restant elle-même ! Son livre est un manuel de survie par temps de crise et un puissant antidote contre la morosité. Car Danièle Saint-Bois n'a pas sa langue dans sa poche. On rit beaucoup en la lisant, et on salue son bel esprit critique. Il n y a plus qu'à lui souhaiter de vendre ses livres comme des petits pains.

En me promenant sur le blog de Véronique, la Pyrénéenne , j'avais lu son aventure pour l'achat de ce livre, et son billet quelques temps plus tard m'avait vraiment donné envie de m'y plonger. Sylvie    avait également apprécié sa lecture et j'ai ouvert ce livre avec une grande curiosité.

Las... j'ai été très déçue et je ne l'ai pas terminé, ce qui m'arrive rarement. J'ai tout d'abord adoré la verve de l'auteur, son style vif, enlevé, son humour, son originalité, ses phrases qui parfois n'ont ni queue ni tête, ses jeux de mots. J'ai adoré, et puis cela m'a lassée et j'ai même trouvé cela fatiguant au fil de la lecture, lassant. De plus, je n'ai pas très bien compris, comme Véronique, le rapport de NSPNS (Sarkozy) avec l'histoire et l'intérêt de ces longues diatribes contre lui. Ce roman, qui est en fait une autobiographie, est touchant pour tout ce qui touche aux livres, et à l'amour des livres, cet amour qui est un recours pour cette femme pendant cette période dépressive qu'elle décrit, mais j'ai trouvé l'ensemble un peu ennuyeux, on attend qu'il se passe quelque chose et j'avais l'impression d'avancer dans ma lecture et qu'il ne se passait rien (cela dit, il y a peut-être eu tout un tas de retournements de situation et d'anecdotes croustillantes dans le dernier tiers du livre, ce fameux dernier tiers que je n'ai pas lu...).

Il faut cependant reconnaître à l'auteur que les portraits sont brossés avec un oeil et une plume acérés et l'on a envie de rencontrer ces personnages tant ils sont vivants. Son style est vraiment très très original et aurait pour moi peut-être fait mouche si le livre avait été plus court.


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