En arrivant sur les lieux du tsunami qui avait si cruellement frappé le sud-est asiatique voilà quelques temps, la Secrétaire d’Etat états-unienne Condoleezza Rice avait déclaré avec un aplomb naturel proche de la provocation que cette catastrophe était une « belle opportunité pour l’économie américaine ». Nul n’avait bronché devant G.W Bush. Tous avaient mis leur honneur dans la poche et… laissé faire les prétendus sauveteurs du monde.
Bush est parti, en retraite dorée et recherche de marché à travers le monde pour ses conférences de quatre sous. Obama est arrivé, grand, rayonnant, prometteur, séduisant, enjoué, porteur (selon les courtisans naïfs de tous les régimes) des espoirs les plus fous pour la planète, aussi bien pour remplacer la guerre par la paix, la pollution massive (spécialité de son pays) par la propreté absolue, la corruption généralisée par un code moral appliqué d’abord aux magouilleurs de la finance, ensuite au peuple tout entier, l’exploitation et la torture par le respect de l’autre.
Cette fois, c’est Haïti qui est victime d’un tremblement de terre terrifiant, l’un des plus violents des deux derniers siècles.
Et la nouvelle Secrétaire d’Etat états-unienne, Hilary Clinton, épouse d’un passé-Président, de se précipiter sur place pour ouvrir la voie aux troupes d’occupation de son pays, et leur permettre de s’installer efficacement et durablement sur la terre la plus secouée de notre temps, tant par les colères du sous-sol, que par la misère ! Stratégie absolue décidée par Obama et ses complices :ouvrir la voie de Haïti à sa seule armée, interdire aux équipes internationales l’accès aux victimes et ruines, refuser aux secours venus d’ailleurs les moyens d’intervenir (témoin cet avion porteur d’un hôpital de campagne français et ses équipes de médecins-infirmiers interdit d’atterrissage à Port-au-Prince, obligé d’aller se poser à Saint-Domingue). Des milliers de blessés auraient pu être soignés plus tôt, pourraient l’être encore, mieux, sauvés dans bien des cas… Peu importe ! La grandeur des Etats-Unis d’abord et leur mainmise sur le monde. Les malheureux ont dû attendre le bon vouloir des conquérants du monde pour… mourir dans les bras de médecins impuissants contre la volonté de domination de ceux qui se prétendent l’exemple universel.
Madame Clinton ne l’a pas dit. Mais elle a certainement pensé comme sa prédécesseure, exécutrice des basses œuvres de Bush : « Cette catastrophe est une aubaine pour les Etats-Unis ».
Ils vont étancher la soif avec Coca-Cola, calmer la faim avec Mad-Donald, porter en terre les cadavres au moyen de camions Ford, reconstruire avec… et ajouter une nouvelle étoile à leur bannière.
À toutes et tous que la misère insupporte, que la douleur crucifie, que la détresse de l’autre fait souffrir… à toutes et tous, secouristes, médecins, pompiers spécialisés dans la recherche de blessés sous les décombres, infirmiers bénévoles et associés de tous les pays… cassez-vous ! Circulez… y’a rien à voir !
Après l’Irak hier, l’Afghanistan aujourd’hui, l’Iran demain… un nouveau marché leur est né !
Gloire aux Etats-Unis d’Amérique et à leur Président Obama !
Les temps, les femmes et les hommes changent… le crime reste !
Image Haïti AFP Lisandro Suero