Le sport fait son cinéma
Du « Roman de Carpentier » à « Invictus » en passant par « Les blancs ne savent pas sauter », « Rasta Rocket », « The Wrestler », et bien d’autres…. Le cinéma fait du sport et le sport fait son cinéma. Et l’initiative d’amener le sport sur le grand écran est largement récompensée : Les Chariots de feu (4 oscars), Million Dollar Baby (4 oscars), Raging Bull (2 oscars), L’Arnaqueur (2 oscars), Sang et Or (1 oscar), ou encore Coup de tête (1 César).
Puisés ou non dans la réalité, les films sur le sport ont, pour la majorité, des messages forts à transmettre : le dépassement de soi, la réconciliation avec soi-même et avec les autres, le pardon. Un je-ne-sais-quoi qui nous donne des frissons. Incarnés par des grands comédiens comme Robert de Niro et sa cultissime réplique « Do you want to fuck my wife » dans Ragging bull en 1981, mais également Mickey Rourke qui signe son retour avec une excellente performance d’acteur dans The Wrestler… sans oublier le cri mythique de Rocky Balboa « adriennne », des scènes ou des répliques cultes restent dans nos têtes…
Le dernier film de Clint Eastwood, « Invictus », nous offre un moment fort de l’histoire. En 1995, sous le régime de l’Apartheid, la coupe du monde de rugby se joue en Afrique du Sud. Nelson Mandela, élu président depuis peu, homme sage, serein et plein de convictions, va mener un combat pour le pardon et la réunification de son peuple grâce à ce match. Une belle leçon de vie quand on sait que l’homme est capable des pires travers tels que le racisme, la guerre, ou encore l’avidité. Ce film retrace l’histoire d’un homme, d’un peuple, d’une nation qui se hisse près des cieux grâce au rugby. Le cinéaste a réussi à retranscrire toute l’intensité de ce moment fort du sport.
C’est en cela que le cinéma et le sport font un mélange parfois magique. Ils représentent à eux deux un vecteur d’émotions que les quidams, qui se désintéressent du sport, sont amenés à ressentir grâce au grand écran. Le 7ème nous donne l’occasion de revivre des moments importants de notre histoire.
Une belle leçon de vie
Le sport nous donne à réfléchir sur de nombreux points de nos vies et de nos sociétés. Et le cinéma met en exergue la vision d’un monde qui peut se construire, s’unifier, se souder, le temps d’un match. Le racisme, la souffrance, tous les maux n’ont que peu d’importance quand on se réunit pour triompher ensemble. Le cinéma démontre au travers de films plus beaux et impactants les uns que les autres, qu’un homme peut revenir sur le ring pour son dernier combat (Rocky Balboa, The Wrestler), qu’une équipe peut combattre la ségrégation (Invictus), qu’un blanc qui ne sait pas sauter peut aider un noir à gagner des matchs de basket de rue aux Etats-Unis.
Nous avons été touchés par des films tragiques retraçant ou non des histoires vraies (Million dollars baby) mais le cinéma nous offre également de fabuleux films comiques dans lesquels les scénaristes les plus farfelus imaginent des personnages, des clubs fictifs (Semi-pro) et parfois même des sports (Dodgeball). Pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques, ces films nous donneraient presque envie de nous remettre au sport (pour ceux qui n’en pratiquent pas déjà)… J’ai bien dit «presque » !
Capable de l’impossible, le cinéma peut même faire jouer l’un des plus grands joueurs de basket (autant par la taille que par le talent) au baseball avec des toons (Space jam avec Michael Jordan). Si ça ce n’est pas extra….
Nos sportifs se révèlent être de bons acteurs !!
Le temps d’un documentaire ou pour un film, les sportifs sont parfois amenés à jouer sur un terrain de jeu bien différent. S’il n’est pas un but en soi, le métier d’acteur est néanmoins à leur portée, et pour preuve, nombre sont ceux qui ont réussi la reconversion. A titre d’exemple, signalons l’ex-rugbyman Vincent Moscato, qui donne la réplique à notre Gérard Depardieu national dans « 36 quai des Orfèvres ».
Nous pouvons aussi citer une mascotte, un emblème du football franco-anglais, Eric Cantona, qui joue son propre rôle dans un film pognant sur un fan de football qui se surprend à voir son idole dans son imagination (Looking for Eric).
Eric Cantona aux côtés du réalisateur Ken Loach (Looking for Eric - 2008)
Qu’il soit devant la caméra ou pas, le sport nous envahit, nous transporte, nous motive et nous donne l’envie de nous surpasser. Il est un vecteur d’unité, de solidarité et il est, depuis toujours, un lien fort que nous recherchons et que nous souhaitons préserver. Le cinéma est là pour nous rappeler à quel point le sport, quel qu’il soit, est primordial dans une vie.