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De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer...

Publié le 09 janvier 2010 par Mmepastel
De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer...
La Ruelle, Vermeer
De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer...
Intérieur (...), Hammershoi
De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer...
Mère et enfant, P. de Hooch
De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer...
Femme pelant une pomme, ter Borch
De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer...
La dormeuse, Vermeer
De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer...
Marthe Bonnard et son chien, Bonnard

De Mrs Bartolozzi, comme la descendante des femmes au foyer magnifiées en peinture, ou l’éloge des tâches domestiques.

Forcément, si on évoque le quotidien, donc les tâches domestiques, la maison, l’intérieur, on va représenter beaucoup les femmes. Non qu’elles aient besoin de cela pour être présentes sur les toiles, bien sûr. Mais ici, leur rôle est circonscrit et sublimé à la fois. On voit une femme s’occuper du rangement de la maison, une autre récurer un pas de porte, une autre encore peler une pomme pour un enfant, etc… et enfin, une autre, carrément assoupie sur sa table.

Il y a un essai très intéressant de Tzetan Todorov intitulé Éloge du quotidien, qui s’intéresse à la peinture hollandaise du XVIIème siècle. Il y écrit : “La beauté n’est pas au-delà ou au-dessus des choses, elle est en leur sein même, et il suffit d’un regard pour l’en extraire et la révéler à tous.” Les peintres hollandais “ont compris que cette femme qui traverse une cour, cette mère qui pèle une pomme, pouvaient être aussi belle que les déesses de l’Olympe, ils nous incitent à partager cette conviction. (…) Menacés aujourd’hui par de nouvelles formes de dégradation de la vie quoitidienne, nous sommes, en regardant ces tableaux, tentés d’y retrouver le sens et la beauté de nos gestes les plus élémentaires.”

Cependant, ne soyons pas trop naïfs non plus : la belle assoupie de Vermeer contient une critique sous-jacente selon Norbert Scnheider : elle est oisive, “conséquence de la consommation de vin, ce qu’indique le pichet placé à l’avant. Elle a négligé ses devoirs de bonne ménagère.” Beauté de la femme ménagère, certes, mais gare au relâchement. La femme hollandaise du XVIIème siècle n’a qu’à bien se tenir. Il faudra attendre Bonnard pour que la femme oisive soit magnifiée, en son intérieur.

J’ai ajouté à la sélection de peintures faite dans ce livre le peintre danois Hammershoi, qui n’est pas de la même nation ni de la même époque (XIXème), mais qui semble partager avec ses prédécesseurs le même intérêt pour les petits riens de l’existence ; voyez à ce sujet le très joli livre Intérieur dont les peintures du maître danois sont commentées par Philippe Delerm dans la collection regrettée de Les Flohic Éditeurs, repris aujourd’hui par les éditions Elytis.


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