Bien sûr la question a quelque chose de provocateur, tout particulièrement parce qu'elle fait référence aux chansons achetées à l'unité via des plateformes de ventes X ou Y. Et où l'on trouve en somme des albums entiers pour moins de 10 $...
Aujourd'hui, alors qu'Amazon vend des livres numériques pour 9,99 $ en moyenne, la question du poème peut se poser.
Le sonnet à 7 cents le vers...
Est-ce qu'on en vendrait, dans le cadre d'un commerce de microéconomie, pour 99 cents ? Après tout, une chanson à ce tarif-là, le consommateur doit se sentir gagnant. Alors qu'un poème, finalement, on peut se poser des questions : un sonnet pour 99 cents, ça fait 7 cents le vers, ou 7 cents les douze syllabes, si l'on veut le compter ainsi.
Pensons à ce poème de Morisson, The End, plus long déjà. Pensons aussi à tout un chant de l'Iliade. Arf, non, c'est libre de droit pas besoin de payer. Mais si l'on explorait ce type de voie, ne trouverait-on pas quelques textes, un chant, par exemple, achetable pour 99 cents, histoire que de la poésie, on s'en mette pour son argent ?
Longueur et valeur ajoutée, c'est bon, ça !
En fait, il faudrait que le texte soit assez long pour cela. Ou bien... que l'on mette une valeur ajoutée. Le texte peut être bref, si l'on y adjoint par exemple une version manuscrite avec les annotations, ainsi qu'un fichier audio, où le poète (la poétesse, ça marche aussi) lit son texte... Finalement, ne tient-on pas un marché ? Tout un secteur à ouvrir ? Et quid de la vente via mobile ?
Pourquoi ne pas ajouter, pour l'achat à 99 cents, la réception du poème sur votre téléphone ? Mieux ! Un abonnement pour recevoir un poème par jour, pendant 10 jours. Le tout vendu pour 8,99 cents, avec les éléments dont on vient de parler, pour la valeur ajoutée ?
Ça vous paraît délirant, tout cela ?
Dommage, parce que c'est ce qui se passe sur PoetrySpeaks.
PoetrySpeaks l'a fait pour vous
Ce site collaboratif réunit, évidemment, des poètes, et l'on peut y télécharger et acheter des textes pour 99 cents, en format texte et vidéo. Bien sûr, on y vend aussi des livres, CD, DVD ou places pour des spectacles de poésie. « PoetrySpeaks.com peut résoudre certains des défis auxquels les poètes eux-mêmes sont confrontés dans leur travail, leur message, face à eux-mêmes et aux lecteurs », explique Dominique Raccah, le PDG de la société.
Actuellement le site réunit 166 poètes, avec un top 20 chaque trimestre rafraîchi.
Alors, idiot, l'idée des 99 cents ?