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Bloomsbury: le Woolf stock

Par Girl Next Nord @GirlNextNord
  Le courant culturel Bloomsbury amasse les foules au Musée de la Piscine à Roubaix. Découverte d'un groupe d'artistes londoniens, esthètes et légers, du début du vingtième siècle.
Bloomsbury: le Woolf stock« La vie n’est pas une vie de lampes arrangées systématiquement, la vie est un halo lumineux, une enveloppe à demi transparente qui nous enveloppe depuis la naissance de notre conscience. » disait Virginia Woolf, l’auteure anglaise de Mrs Dalloway. Cet aura de mystère, Virginia Woolf l’a très bien entretenu, aussi bien dans ses romans que dans sa vie privée. Que se trame chez elle, à Bloomsbury derrière la porte du 46 Gordon Square ? Tous les jeudi soirs, des réunions privées se tiennent entre des artistes et de jeunes intellectuels. Les langues se délient autour d’un verre de whisky et de petits gâteaux. Bloomsbury, un quartier au centre de Londres bouillonnait de littérature avec ce cénacle privé de jeunes gens désinvoltes. La Seconde Guerre Mondiale rompt ce rituel littéraire. Il reste aujourd’hui de ce mouvement des tableaux, des objets, des romans exposés au Musée de la Piscine à Roubaix. Chaque pièce traduit l’esprit Bloomsbury, à savoir un esprit d’avant-garde. Les peintures de Vanessa Bell, accessoirement la sœur de Virginia Woolf, portent sur le quotidien comme celles nommées The Kitchen, ou The Tub. Les actes simples sont en quelque sorte enjolivés comme prendre un bain selon Duncan Grant avec Deux baigneurs. Aux tableaux, s’ajoutent des pièces de décoration et de collection. Dessinées et réalisées au cœur de Bloomsbury, au 33 Fitzroy Square, ces pièces ne sont pas signées mais marquées de la lettre grecque Oméga. Oméga comme Omega Workshops, le nom de l’entreprise lancée par Roger Fry. L’Armoire (1916) dessinée de Roger Fry a de quoi faire rougir d’envie les designers de notre siècle. Les motifs détaillés habillent une matière brute : le bois. Quant aux paravents peints par Grant (L’amant de Vanessa Bell), ils manifestent la subtilité et la finesse artistiques. La pie bleue de l’Himalaya du peintre londonien Simon Bussy, aux accents mélancoliques, a un double dément : un tapis. Ce bouillon culturel anglais, réuni à Roubaix, témoigne également des liens affectifs et amoureux entre ce cercle d’amis. Vanessa Bell illustrait les romans de sa sœur. Duncan Grant a portraituré sa bien-aimée Vanessa Bell à Charleston (cottage dans les collines de Sussex), qui à son tour, a portraituré sa sœur Virginia endormie dans un fauteuil. L'amour fraternel fait écho à l'amour passion. Les nombreux triangles amoureux à Bloomsbury dénotent l’état d’esprit de ces artistes, libre et anti-conventionnel. La collection Bloomsbury a Roubaix rassemblé aussi des œuvres de Matisse, de Gauguin et de Van Gogh (Roger Fry, un des peintres « Bloomsburier », les avait choisies pour la première exposition Postimpressionniste à Londres en 1910)… Pour cultiver l'esprit british, la boutique du musée propose également une série de romans anglais, de livres d’art sur le courant Bloomsbury et même des spécialités culinaires anglaises (pudding, cupcakes et sodas)
Informations complémentaires
http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2009/11/27/bloomsbury-triangles
http://www.roubaix-lapiscine.com/
Exposition jusqu’au 28 février 2010, Tarif: 7 euros

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