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Marcher sur la rivière; Hubert Mingarelli

Par Sylvielectures
Marcher sur la rivière; Hubert MingarelliJ'ai été touchée par ce livre qui fait parler à la première personne un adolescent plein d'amour et de bonté,en quête d'une vie meilleure. Il marche malgré sa jambe raide et espère un jour récolter assez d'argent pour partir à la grande ville, à Port Elisabeth, et enfin la soigner. Il rêve d'une vie plus belle, d'une jambe qui s'assouplit, il veut voir l'océan, qui le guérira, il en est sûr,il lui fait déjà tellement de bien rien qu'en imagination... Il attend tout d'une nuit passée au fond d'un bus et qui sera le voyage sa vie. Il ira à Port Elisabeth !Absalon a perdu sa mère encore enfant et a grandit seul près de son père devenu fou de douleur et de remords. Ils vivent dans un village ouvrier perdu au milieu de collines arides que traverse une rivière asséchée. Il a quelques amis qu'il aime et qu'il va devoir quitter, non sans peine. C'est ce départ douloureux qu'il nous raconte par le menu.Ce garçon est mu par une grande force, une tension essentielle, un élan vital qui le fait avancer vaille que vaille au milieu de son désert et de sa misère. Il veut s'en sortir, aller faire soigner sa jambe, construire sa vie ailleurs, loin du malheur qu'il connaît trop.Ce beau texte, simple et plein de poésie,est d'une puissance absolue. L'auteur parle de son art d'écrire en ces termes : "Pourquoi en garder plus que l’on en a besoin? Je passe mon temps à effacer des mots. Je cherche à dire les choses avec trois bouts de ficelle, en évitant toute la quincaillerie." Pour faire parler son héros démuni de tout mais hypersensible, Hubert Mingarelli développe ici tout son art de l'épure et nous touche au coeur et à l'âme.Voilà, j'ai été émue aux larmes par l'image de ce jeune homme cherchant obstinément le chemin de la joie, du bonheur et de la paix intérieure malgré son univers glauque et peuplé de personnages en perditions. Son aptitude à rêver et à espérer, sa manière de prendre à bras le corps la vie brutale qui lui est donnée force presque l'admiration.La nature a une grande place dans sa vie et se fait mère enveloppante et inspiratrice d'espoirs et de rêves féconds." Chacun s'invente une façon de comprendre. Moi je regarde par la fenêtre, comme si les mystères habitaient dehors. Je regarde longtemps, sans rien fixer de précis, mais au bout d'un moment, je renonce à chercher. Alors je prends conscience de ce que mes yeux voient vraiment. "Un joli billet sur carnets de volovent.
De très beaux articles sur Encres vagabondes et canoe;

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