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Scénariste BD : Interview d'Édouard Chevais-Deighton

Par Manuel Picaud
Scénariste BD : Interview d'Édouard Chevais-DeightonEntré dans la Marine nationale, Édouard Chevais-Deighton ne se prédestinait pas à devenir scénariste de bande dessinée. Pourtant, cet amateur et collectionneur de BD depuis son plus jeune âge a franchi le cap. Son premier scénario est publié chez Glénat : l’Alternative est un diptyque sur la Seconde Guerre mondiale. Il présente deux itinéraires opposés pour un même personnage. De quoi se poser des questions sur ce qu’on aurait fait soi-même. Pour Auracan.com, j'ai souhaité faire davantage connaissance avec un auteur bouillonnant né en 1970 dont on devrait continuer de lire les nombreux projets...

Comme toujours voici un extrait sur un sujet qui m'est cher sachant que l'intégrale est à lire sur Auracan.com.
Scénariste BD : Interview d'Édouard Chevais-Deighton
Comment avez-vous réfléchi aux couvertures des albums ? Ne trouvez-vous pas que les croix gammées fleurissent de plus en plus souvent en couverture d’albums ces derniers temps ?
Tout à fait et je comprends que cela puisse émouvoir : d'une certaine manière, elles banalisent ce qui, en Occident, représente les nazis, leur philosophie détestable et les atrocités dont ils se sont rendus coupables. Je concède que la croix gammée exerce sur nombres de gens une certaine fascination morbide et que l'on pourrait nous accuser de racolage. Toutefois, c'est justement parce que ce symbole résume à lui seul le nazisme que nous l'avons utilisé pour la couverture. Par opposition, nous lui avons associé la croix de Lorraine qui représente les FFL et les FFI. Il est naturel de vouloir utiliser une symbolique sur une couverture de BD, elle remplace avantageusement plusieurs dessins qui pourraient surcharger l'ensemble. Admettons que je rédige un scénario qui mette en scène un soldat confédéré pendant la guerre de Sécession, il est plus que probable que je demanderais au dessinateur de dessiner en couverture un drapeau confédéré. Et ce, même s'il peut être associé, encore aujourd'hui et à juste titre, à une certaine tranche de la population américaine dont l'intolérance et le racisme n'ont rien à envier au nazisme. Mais rendons à César ce qui lui appartient : je ne suis (presque) pour rien dans l'élaboration de la couverture. L'idée du double visage a été apportée par Philippe [Philhoo] et celle de la symbolique par Stéphan [Agosto].

Propos recueillis par Manuel F. Picaud en janvier 2010
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