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Un SOS lancé à l'Union Européenne pour sauver les éléphants d'Afrique

Par Bioaddict @bioaddict

Un SOS lancé à l'Union Européenne pour sauver les éléphants d'Afrique

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, connue par son sigle CITES, ou encore comme la Convention de Washington, est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. Les Etats qui acceptent d'être liés par la Convention (qui "rejoignent" la CITES) sont appelés "Parties". La CITES est contraignante - autrement dit, les Parties sont tenues de l'appliquer. Cependant, elle ne tient pas lieu de loi nationale; c'est plutôt un cadre que chaque Partie doit respecter, et pour cela, adopter une législation garantissant le respect de la Convention au niveau national. Depuis des années, la CITES est au nombre des accords sur la conservation qui ont la plus large composition; elle compte actuellement 175 Parties.

20 ans après l'interdiction de commercer l'ivoire, plus d'une centaine d'éléphants sont tués chaque jour par les braconniers. Lors de la Réunion de la Coalition pour l'Eléphant d'Afrique qui s'est tenue hier à Bruxelles, les représentants de 17 pays d'Afrique ont appelé l'Union Européenne à agir pour l'espèce en s'opposant à de nouvelles ventes d'ivoire et à sauver les populations d'éléphants décimées par le braconnage. Alors que les derniers éléphants de Sierra Leone ont été abattus le mois dernier par des braconniers, la Tanzanie et la Zambie ont demandé à être autorisées à vendre près de 90 et 22 tonnes d'ivoire lors de la prochaine conférence de la CITES prévue en mars prochain à Doha. Une demande qui, face à l'extinction de l'espèce, a déclenché l'indignation et la colère de nombreux responsables politiques. "Nous demandons à l'Union européenne de déclarer ouvertement son appui au moratoire de neuf ans adopté en 2007 au sein de la Convention sur les espèces menacées d'extinction (CITES)", a ainsi déclaré le ministre kenyan de la forêt et de la faune, Noah Wekesa, dont le pays co-préside avec le Mali la Coalition pour l'Elephant d'Afrique.

A l'origine, le moratoire sur le commerce de l'ivoire avait fait ses preuves. Le braconnage des éléphants s'était réduit dans la plupart des états africains de l'aire de répartition. Et les prix du marché de l'ivoire se sont parallèlement effondrés de 1990 à 1996, date à laquelle des discussions inhérentes à des ventes uniques d'ivoire ont redémarré. " Depuis lors, les chiffres ont démontré que les marchés domestiques de l'ivoire, ou encore les ventes limitées d'ivoire, ont directement conduit à une recrudescence du braconnage - et cela dans plusieurs pays ", indique IFAW, le Fonds international pour la protection des animaux.

Le vote primordial de l'UE pour éviter une hécatombe

"L'Union européenne a une grande importance au sein de la CITES. Si elle s'abstient lors de ce vote, elle va contribuer accentuer une situation déjà critique", a averti M. Wekesa.

"Le Royaume-Uni, la France, l'Espagne et les Pays-Bas ne savent pas encore ce qu'ils feront, mais seraient enclins à soutenir la demande de la Tanzanie", a déclaré l'eurodéputé libéral néerlandais Gerben-Jan Gerbrandy. "Si les 27 membres de l'UE sont en désaccord et s'abstiennent, cela équivaut à un feu vert pour les braconniers" s'est-il inquiété. Gerben-Jan Gerbrandy a ainsi assuré que le Parlement européen prendrait position. "La Commission environnement va se prononcer cette semaine en faveur du respect du moratoire adopté en 2007 par la CITES et cette position sera soumise à la plénière en février", a-t-il précisé.

De son côté, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) invite l'Union européenne et toutes les Parties à la CITES à ne plus soutenir le commerce légal ni les ventes uniques d'ivoire, mais, en revanche, à soutenir la proposition du Kenya d'étendre de 9 à 20 ans le moratoire actuel sur les décisions concernant les éléphants et l'ivoire lorsque celle-ci sera soumise lors de la prochaine réunion de la CITES en mars 2010. IFAW en appelle à l'UE "pour que celle-ci appuie les états de l'aire de répartition de l'éléphant qui demande son assistance pour combattre le braconnage." Pour Céline Bienvenu, chargée de campagne au sein du bureau français d'IFAW : " La plupart des gens sont stupéfaits d'apprendre que 20 ans après l'instauration de l'interdiction du commerce international de l'ivoire, les éléphants d'Afrique demeurent menacés par le braconnage pour leur ivoire. Le commerce de l'ivoire doit être de nouveau interdit, mais cette fois de façon totale et permanente, si nous voulons empêcher l'extinction de cette espèce. "

Emilie Villeneuve


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