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Enfance en Corée, enfance ballottée

Par Tred @limpossibleblog
2010 commence comme 2009 avait finit. Par une image de la Corée du Sud. Par une image de l’enfance. Celle d’une gamine qui apprend peu à peu à vivre sans ses parents. Celle d’une innocence contrariée par un brutal atterrissage dans une réalité niée. En 2009, c’était Treeless Mountain de Kim So Yong. En 2010, c’est Une vie toute neuve d’Ounie Lecomte.
Il est étrange que ces deux films soient sortis à une petite semaine d’intervalle, deux films si proches, presque le miroir l’un de l’autre. Ou plutôt presque la suite l’un de l’autre, tant il semble qu’Une vie toute neuve commence pour ainsi dire là où Treeless Mountain s’arrêtait.
Enfance en Corée, enfance ballottéeDans Treeless Mountain, deux petites filles se voient confiées par leur mère larguée maritalement et dépassée psychologiquement à une tante habitant une petite ville de province. La tante n’a pas vraiment les moyens de s’occuper des gamines, qui guettent inlassablement le retour de leur mère. Une vie toute neuve suit lui le parcours de Jin-Hee, qui croyait partir en voyage avec son père lorsqu’elle découvre que celui-ci la place en fait dans un orphelinat. Pendant que ses camarades rêvent de se faire adopter, Jin-Hee veut croire que son père ne l’a pas abandonnée, avant de devoir peu à peu se rendre à l’évidence.
Impossible de ne pas penser à l’un des films lorsque l’on voit l’autre, tant ils sont chacun le reflet d’une même histoire de l’enfance, d’une même histoire de la Corée. Celle d’adultes vivant difficilement, et abandonnant leurs enfants ; celle d’enfants dont l’insouciance est brisée par la détresse de leurs parents et leur abandon.
Treeless Mountain et Une vie toute neuve ont notamment en commun d’avoir un regard sur leur sujet posé à hauteur d’enfant. Une vision de la vie où l’innocence laisse vite la place à l’incompréhension, la tristesse, la colère.
Ces films sont ceux de l’enfance laissée à elle-même, ballottée dans un monde d’adultes qui semblentEnfance en Corée, enfance ballottée aussi paumés que les enfants, voire plus dans Treeless mountain. Ces enfants qui sont le cœur des films sont des gamines adorables en surface, mais que les réalisatrices respectives ne regardent jamais avec condescendance. La justesse est toujours privilégiée à la facilité, permettant à ces portraits d’enfance de faire mouche avec force et douceur à la fois.
Une belle surprise pour Treeless Mountain, le deuxième long-métrage de Kim So Yong, qui m’avait profondément ennuyé avec son précédent In between days, et qui me ravit tout à fait cette fois-ci. Au même titre qu’Ounie Lecomte, réalisatrice d’Une vie toute neuve, son premier long-métrage, produit par un maître du cinéma coréen, Lee Chang-Dong. Deux réalisatrices nées en Corée et ayant grandi en Occident (les États-Unis pour Kim So Yong, la France pour Ounie Lecomte). Deux beaux regards sur l’enfance abandonnée.

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