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Max | Son coeur parlait plus haut que ses paroles

Publié le 30 janvier 2010 par Aragon

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"...Dans les tribus des Plaines, existait la Société des Contraires. Il arrivait que des guerriers, braves, le fussent extraordinairement, à un degré jamais vu. Il arrivait aussi que des guerriers rêvassent du tonnerre. Au coeur des plus grands dangers ou dans la complicité du tonnerre, il était entendu que les esprits surnaturels se révélaient aux guerriers et que cette grâce les faisaient différents des autres indiens. Désormais, l'élu, un Heyoka, appartenait à la société des Contraires et vivait sa vie à contre-sens. Il menait son cheval par la queue, le montait à l'envers, se lavait avec du sable et s'essuyait avec de l'eau, répondait oui par non, et l'inverse, se plaignant du froid, dont il tremblait, par temps de canicule, et du chaud l'hiver, sortant nu, quand le gel faisait éclater les pierres..."

Je recopie les mots de mon  défunt ami Yves Berger, me les suis appropriés en ponctuant son propos sur "les Contraires", par quelques mots à moi pour mettre un point à sa phrase, et je suis bien perdu en conjectures ce matin après avoir feuilleté son "Fou d'Amérique" que j'ai bien dû  lire cent mille fois.

Je me mets à penser... Et si les "grands"  de notre monde : politiques, capitaines d'industrie, hauts fonctionnaires, généraux, etc. étaient touchés par telle grâce. S'ils étaient habités par le courage, la sagesse multi séculaire des indiens d'Amérique. J'imagine notre Président , Villepin , Besson, Hortefeux, Proglio, des Préfets, beaucoup d'autres, devenir "Contraire"...

Bon, allez, je repose mon bouquin dans la bibli, je retrouve mon esprit. On est bien en France en 2010 et non pas en 1810 vers les Trois Fourches du Missouri, ou dans les Grandes Plaines. Notre société est figée dans sa toute-puissance, son omnipotent savoir qui ne transige pas. L'argent, le pouvoir, la force, sont maîtres. Triumvirat que nul coup d'Etat ne saurait abattre. Ils sont seuls maîtres à bord du bateau dans lequel nous sommes embarqués. Triste rafiot !

Il est  écrit des "petits bonheurs" agréables à mon âme, à propos des Indiens, dans "Les Relations", journal de bord que les Jésuites envoyèrent regulièrement à leur maison-mère en France, jusqu'en 1673, pour rendre compte de leur vie en Nouvelle-France et de leurs relations avec les "autochtones" , ainsi : "Ils croient aussi aux songes afin que nulle folie ne leur manque" et à propos d'un chef indien : "Mais son coeur parlait plus haut que ses paroles et se faisait entendre mesme dans son silence"

Là-dessus, je peux rêver un impossible rêve. Car rien ne saurait changer dans notre vie. Je ne vois personne dans notre vie publique française dont le coeur parle plus haut que les paroles.


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