En réécoutant Le Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, je suis assez frappé pour les paroles. Mon souvenir se limitait au refrain, un air joyeux et quelques mots ("Des p'tits trous, des p'tits trous, encore des p'tits trous"). Si l'on fait abstraction de cet aspect joyeux et du rythme, on entend un texte tragique sur la difficulté de ces métiers répétitifs et sans contact humain au point de faire penser le narrateur au suicide.
Dans la cas du poinçonneur, il a été remplacé par les portails dans les gares et la plupart de ces métiers disparaissent grâce à l'automatisation et, du moins, concernent bien moins de travailleurs et se diversifient. Actuellement, par exemple, les caisses automatiques commencent à arriver dans les supermarchés et les "métiers d'aide à la personne" se développent.
Cela semble difficile à accepter pour beaucoup -- y compris moi parfois -- mais le drame n'est pas la disparition de ces métiers mais le non-remplacement par d'autres métiers. Ces nouveaux métiers apparaissent et continueront à le faire. Le simple fait qu'ils ne soient pas automatisables simplement montre que l'activité est plus intéressante pour le travailleur est plus grand même s'il n'est pas forcément énorme.
Que ceux qui regrettent -- pour les autres -- ces métiers répétitifs réécoutent ce morceau de Gainsbourg sur son premier album.