« Hotel Woodstock » de Ang Lee (Universal)
Date de sortie cinéma : 23 septembre 2009
Disponible en DVD le : 2 février 2010
Il est des films que vous identifiez dès les premières images . Mais celui-là personnellement, je ne l’ai pas vu venir chez Ang Lee. Celui qui dès ses premières armes ( « Garçon d’honneur » ) montrait une voie originale confirmée par des films d’excellente facture : « Le Secret de Brokeback Mountain », ou bien encore « Lust, Caution » , dans ce blog . Cette fois , il donne dans l’anecdotique et le superficiel .
Ca se regarde aussi vite que ça s’oublie ,malgré une idée de départ originale : parler du phénomène Woodstock , sans revenir sur les sempiternelles images de Joplin éructant, des Beatles revus et corrigés par Joe Cocker ou des Who réinventant l’opéra.
Imelda Stauton mène tout le monde à la baguette et surtout son fils Demetri Martin , et le mari Henry Goodman
Ang Lee s’intéresse ici aux préparatifs de ce qui allait devenir en 1969 l’un des plus grands phénomènes musicaux du XX ème siècle : le festival de Woodstock , auquel 500.000 jeunes participèrent , et qui révéla ou confirma des personnalités comme Hendrix , jouant de la guitare avec ses dents.
Ang Lee s’est inspiré du livre éponyme de Elliot Tiber, qui relate ce qu’il a vécu dans cette petite ville du nord de l’État de New York, où un petit motel est en train de prendre l’eau . Lorsque le fils des proprios apprend que la ville voisine refuse un festival de musique hippie, il saute sur l’occasion. Trois semaines plus tard, la foule commence à arriver ….et les emmerdes, avec.
« Hotel Woodstock » est aussi foutraque que le bordel qui s’installe alentours, avec l’indignation montante et menaçante des habitants, proportionnelle à la liberté sans retenue d’une époque qui prônait alors le « Peace and love » à tous les étages.
Mais l’idée de ce motel dépérissant, avec ce couple de propriétaires assez atypique ( la femme commande, l’homme silencieux, subit ) méritait à mon avis un autre traitement . En menant de front , et non en parallèle les deux histoires , Ang Lee vise l’a peu près et ne fait que caricaturer le couple, Henry Goodman et Imelda Staunton. Ce sont les parents du pauvre Elliot, qu’interprète Demetri Martin, un acteur new-yorkais célèbre outre-Atlantique pour ses shows de stand-up. Ils font ce qu’ils peuvent, mais assez maladroitement , me semble-t-il.
Demetri Martin avec Liev Schreiber ( en travelo chargé de la sécurité ) est encore peu connu en France. Mais aux USA, c'est une star de l'humour ...
J’aime bien le jeu de Jonathan Groff , en Michael Lang grand prêtre du festival . Le vrai Lang apparaît dans les bonus où il confirme que son double cinématographique lui ressemble tout à fait . « Quand je l’ai vu dominer la colline où allait se dérouler le festival, je me suis revu 40 ans en arrière . Il avait les mêmes mimiques que moi , il parlait doucement comme je l’ai toujours fait » .
Les acteurs du film évoquent ainsi tour à tour ce que fut pour eux Woodstock ou ce qu’ils en pensent rétrospectivement , avec chaque fois un petit commentaire sur Ang Lee que l’on aperçoit dans ce making of avec parcimonie .