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Arctic Monkeys - Concert à la Médoquine de Bordeaux le 30/01/10
Publié le 02 février 2010 par OreillesJ’ai envie de dire : enfin ! Depuis le temps que j’écume les festivals estivaux et les salles obscurément sonores, j’étais toujours passé au travers des singes arctiques de Sheffield, tout comme les Strokes d’ailleurs (un jour peut-être ?). Toujours est-il que cette fois-ci je n’allais pas rater le coche et que malgré les inévitables soucis à l’entrée ("Non vous n’avez pas de pass photo") qui me font rater les Mystery Jets (tampis) je suis à l’heure pour voir le rideau de la Médoquine s’ouvrir devant salle comble, soit 3000 personnes. Il est bien loin 2002 et le temps où les Monkeys n’étaient qu’un buzz, depuis trois albums sont sortis, dont au moins deux qualifiés "de la maturité" si l’on en croit les critiques. Une chose est sûre, on est désormais en face d’une grosse machine, les sept ou huit énormes projecteurs sur scène devant au moins coûter autant que le PIB de l’Ouganda (au hasard). L’avant veille à Grenoble, la veille à Rennes et le lendemain à Montpellier, le groupe se fait rare en France. Quatre petites dates c’est un peu juste. Bref.
"Dance little liar". Voilà comment débute le set de la bande à Alex Turner. Pas mal. Et là d’un coup la salle se pare d’une jolie couleur bleue rouge et bim!, "Brianstorm" déboule et enflamme la foule. L’album Favorite Worst Nightmare (le deuxième pour les incultes) est d’ailleurs bien mis à l’honneur, bien plus que le récent Humbug (le troisième) dont on ne retient finalement que "Crying lightning" et "My Propeller". Le premier album est également rappelé pour l’occasion, pour ceux qui l’ont préféré à son successeur (n’est-ce pas Nickx ?). Le concert ne va durer qu’une petite heure et quart, avec 17 morceaux plus deux rappels efficaces : "Fluorescent adolescent" et "505". A noter une reprise osée, le "Red right hand" de notre ami Australien Nick Cave. Voilà pour la fiche technique. Mais pour quel bilan ?
Qu’en est-il du virage Américain et de la nouvelle patte Josh Homme ? On ne la sent pas, tout simplement. Le son ? Massif certes, mais je ne sais pas, pas transcendant non plus. Dans le genre (pop rock en anglais), les Franz Ferdinand se sont montrés bien plus entraînants sur scène par exemple. Niveau relation avec le public on a droit au strict minimum, et je ne parle même pas de la prestation scénique d’Alex Turner qui bouge autant que mon banquier quand il est malade. Si son corps adolescent n’exprime rien, c’est bien dans sa voix par ailleurs impeccable qu’il faut aller chercher du talent. Ses collègues Matt Helders (rythmique dynamique), Nick O’Malley (basse à fond) et Jamie Cook (riffs hachés) font leur boulot mais sont très loin de surpasser leur ainés. Alors, nouveaux rois de la pop anglaise ? Leçon de rock ? Rien de tout ça à vrai dire, tout juste un show huilé sur des chansons que l’on connait tous, mis en lumière de façon assez violente. Vous l’aurez compris le constat est assez mitigé, bien que correct. Sans doute la faute à des attentes trop importantes que j’avais placées dans un groupe qui finalement n’est qu’un groupe parmi d’autres, juste un peu plus doué dans l’écriture sans doute. La route vers le titre de plus grand groupe rock du monde est encore longue.
Un autre avis chez Muzzart
"Crying Lightning" en live :