Magazine Cinéma
L'histoire
"Je venais d'avoir 19 ans en mai 1982. La vie était belle. J'étais amoureux. Ensuite on m'a demandé de partir sur une base militaire et d'être le tireur du premier tank à traverser la frontière libanaise. Cela devait être une mission d'une journée toute simple mais ce fut une journée en enfer. Je n'avais jamais tué quelqu'un avant cette terrible journée. Je suis devenu une vraie machine à tuer. Quelque chose là-bas est mort en moi. Sortir ce tank de ma tête m'a pris plus de 20 ans. C'est mon histoire."
Mon avis
Lion d'or à Venise pour un premier film, c'est très rare. C'est ce que nous a dit la productrice du film en avant-première il y a une dizaine de jours. Le réalisateur Samuel Maoz également présent a bien confirmé que l'histoire était autobiographique. Attention si vous êtes claustrophobe ce film risque d'être déplaisant. En effet on est plongé dans l'univers confiné de la cabine d'un char d'assaut pendant 1h30 pour n'en sortir qu'à la dernière minute. Les scènes extérieures ne sont vues qu'à travers le viseur du char. C'est étouffant et oppressant, ça suinte l'humidité, le sang et la pisse. Plus qu'un film sur la guerre on assiste là à l'entrée de plein pieds dans la vie et de ses horreurs d'un jeune homme pas du tout préparé à ça. Le film,est dur, âpre, sans concession. Le metteur en scène arrive à nous communiquer le stress et l'angoisse des soldats. Un très bon travail de mise en scène pour un premier film tout en maîtrise et en émotions. Tous les acteurs sont criant de vérité et l'on retrouve avec plaisir Zohar Strauss de Tu n'aimeras point dans un rôle à l'opposé du boucher amoureux de son employé qu'il tenait alors. Un film fort et dérangeant qui nous tient en haleine au bord de la suffocation de la première à la dernière minute. Une belle réussite pour une première réalisation.
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