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La semaine du parapentiste

Publié le 04 février 2010 par Vinz

Du lundi au vendredi je travaille huit heures par jour dans un bureau devant mes écrans d’ordinateur. Le week-end, je vole sous mon parapente. C’est un peu réducteur et ça masque une activité quotidienne plus intense qui me permet de vivre pleinement ma passion. Je vous présente donc ma véritable semaine de parapentiste amateur mais sérieux. Rassurez-vous, ce n’est pas toutes les semaines ainsi. Mais je fais tout pour que ça y ressemble. L’année 2008 a bien suivi ce modèle puis l’année 2009 a été plus laborieuse. Je souhaite parvenir à vingt cinq semaines comme celle-ci pour 2010.

Lundi :
-         Déballage des sacs et du matériel. La voile peut avoir pris l’eau lors des pliages de la veille au soir. Le salon de mon appartement se transforme alors en un étendage géant pour 25 m² de tissu.
-         Lessive des chaussettes, pull, sous-pull et tee-shirts car, entre les marches et les vols, la transpiration et les efforts physiques sont visibles au sel présent entre les mailles.
-         Déchargement des photographies numériques, pas encore de vidéo mais j’espère que ça viendra sous peu, sur mon portable. Pour moi, toutes les images sont magnifiques du moment où il y a une voile qui s’y trouve. Toutes mes valeurs sont ainsi représentées en quelques pixels.
-         Mise à jour des fiches de site de mon classeur papier. On trouve toujours une pancarte de chasseur pour indiquer une date déconseillée, une rencontre qui donne un chemin plus facile pour le décollage ou un thermique qui était excellent et dont on espère la présence la fois prochaine.

Mardi :
-         2 heures de course pédestre ou séance de fractionner autour du stade ou exercice de renforcement musculaire. C’est un sport le parapente. Il faut donc s’entretenir un minimum. Et comme je m’entraîne plus que besoin je compense par un marathon par semestre avec toujours l’objectif raisonnable du 3h30.
-         Ecriture des articles et des billets d’humeur sportive pour mes blogs, profils Internet et autres relais d’informations écrites. Je pratique un peu trop en solitaire cette activité que je veux partager et faire vivre à tous. Pour le moment, avant les vols en biplaces, c’est le moyen dont vous bénéficiez.
-         Retour de mes activités à mes partenaires, sponsors et mécènes sous forme variées allant de la photographie exclusive à un article personnalisé. Malheureusement, cette semaine encore, c’est surtout la soirée consacrée à la préparation de présentation afin de séduire des partenaires, sponsors et mécènes.

Mercredi :
-         Repos car il faut un jour dans la semaine pour tenter de vaincre sa passion.
-         Manque de chance pour moi, j’ai choisi de passer les brevets fédéraux de pilote et quelques certifications annexes. Donc c’est une soirée de révision de cours théoriques, de tests sous forme de QCM et de rédaction sur des questions ouvertes.

Jeudi :
-         2 heures d’entraînement physique entre midi et deux. Il paraît que ça fait du bien mais je me demande parfois si c’est un masochiste qui parle ou s’il est simplement sadique quand il tente de me motiver. Je complète cette partie par vingt kilomètres quotidien de vélo pour aller au boulot.
-         Réunion du club de l’ASUL Vol Libre. Non pas que le week-end se fera entre nous sur le même site de vols. Mais il faut échanger les opinions et les réflexions pour avoir le maximum d’élément pour le principal sujet du soir : qu’est-ce qu’on fait ce week-end ? Le vol est solitaire mais le travail préparatoire peut efficacement se faire en équipe.
-         Première analyses météorologiques pour savoir si le vol est impossible ce week-end ou s’il y a des chances de voler. On consulte les sites Internet généralistes sur l’ensemble du pays et du sud-est de la France. Ce n’est pas encore le moment d’aller zoomer sur les vallées. Ce soir il faut déterminer si ça volera dans les Alpes, le Massif  Central, le Jura, les Vosges ou devant la télévision.

Vendredi :
-         Analyse météorologiques pour déterminer le massif montagneux de destination. Si le temps ne permet qu’une demi-journée au mieux, le Bugey sera privilégié en partant de Lyon. S’il y a un peu de Nord, le Beaujolais permet quelques jeux au dessus des vignes avant la pluie ou les bourrasques. Si c’est grand beau alors c’est la porte ouverte au Vercors, Chartreuse, Ecrins, Bauges… suivant les vents et les prévisions glanées.
-         Décision du moyen de transport privilégié et du logement pour la nuit de samedi à dimanche. Quand le week-end est bon, je pars avec la voiture et me pose dans un hôtel à bas coût pour faire le plus simple. Cette année, ce sera toujours voiture car les transports en commun sont trop rares en montagne le week-end. Mais la tente viendra remplacer le lit douillet car l’été dernier m’a redonné goût au camping.
-         Adaptation du matériel en fonction de la météorologie prévue et des choix de destinations potentielles mais surtout de ce que l’on espère faire. Si c’est pour faire du vol et ski comme en hiver, il faut démonter l’accélérateur et enlever le parachute de secours. Si c’est pour tenter de traverser la vallée du Grésivaudan, il faut alors remonter l’accélérateur. Et si c’est pour tourner autour d’un site fréquenté et tumultueux alors le parachute de secours est à remettre dans sa poche. Un jour, je serai peut-être amené à choisir, à ce moment là, la voile selon l’objectif.
-         Remplissage du sac le soir pour ne pas avoir à y penser le matin. Je ne suis pas du matin. Pourtant, je me lève le samedi plus tôt que pour aller au boulot à cause du trajet avant le premier vol. Alors je préfère remplir mon sac le soir et ne plus y penser une fois qu’il est dans le couloir. Pas encore dans la voiture car il faut le vérifier et l’ajuster jusqu’au départ.
-         Préparation des rations alimentaires du week-end. Le plus souvent, c’est salade de pâtes ou de riz, boîtes de salade toutes prêtes, compotes de fruits en tube souple pour en mettre de partout dans les poches et quelques litres d’eau avec et sans compléments sucrés pour les efforts physiques de longue durée. Je ne m’inquiète pas, je trouve toujours à grignoter des pouces d’herbes tendres sur les décollages, du blé tendre près des atterrissages et des green-chaud pour tenir.

Samedi :
-         Analyse météorologiques pour déterminer la vallée de destination du voyage du matin. J’en suis à ma troisième analyse déterminante mais il y en a eu constamment depuis jeudi matin. Et ce n’est pas fini car le week-end n’est fait que de ça : regarder le ciel. Ceci afin de déterminer le côté de la vallée à grimper, l’instant du décollage, le moment de chercher un thermique, la décision de se poser en cas de confiance dans les nuages altérée…
-         Vol, enfin. C’est souvent en fin de matinée. Pas tout de suite en sortant de la voiture. Il faut prendre le temps et attendre le bon moment. Que le mental soit totalement disponible et prêt. Il ne faut aucun voyant à l’orange. Tout doit être maîtrisé et sans doute aucun.
-         Repas avant ou après, quand on en ressent le besoin. Je suis en total décalage sur ce point pendant les jours de vol. La meilleure heure est midi pour le vol donc je mange plutôt une compote avant de décoller et tard en fin d’après-midi pour le plus consistant. Du coup, il n’y a pas toujours de repas du soir.
-         Ecriture de notes sur les vols en buvant un coup. Il faut le faire à chaud pour se souvenir de tout et le noter. Ca sert pour la fois suivante et pour apprendre en toute occasion. Et en buvant, c’est le moyen de reprendre les litres perdus pendant la journée où l’on oublie de le faire. En plus, les bouteilles ou les poches d’eau, c’est lourd dans un sac volant.
-         Couché tôt. La semaine, je suis un couche tard mais après une journée de ballade et de vol en parapente, je tombe comme une masse. La télévision de l’hôtel reste éteinte alors que je suis habituellement un adepte de la petite lucarne la semaine. Surtout, je ne pense pas au parapente en m’endormant sinon je reste éveillé par l’excitation et les petites poussées d’adrénaline que cette activité procure.

Dimanche :
-         Levé naturel pour petit déjeuner gargantuesque sur une table dehors. C’est avec ce repas que je dois tenir toute la journée. Donc je profite des hôtels où le buffet est à volonté le matin. Et de dehors, je commence ma traditionnelle analyse météorologiques pour déterminer la destination du voyage du jour. Histoire de ne pas perdre la bonne habitude.
-         Vol. Il peut y en avoir qu’un petit, un plouf de cinq minutes. Mais tout le travail de la semaine est sublimé par ces cinq minutes. C’est la cerise sur le gâteau. Et peu m’importe si ça ne vole finalement pas du week-end. Que j’attende des heures sans pouvoir sortir la voile du sac. Je me régale du gâteau seul.
-         Halte dans un coin paumé pour faire le point de la journée sur mes petits carnets. Il faut retourner à la voiture qui n’est jamais à l’endroit où je me pose. Maintenant que je me ballade le long des massifs par les airs, il y a du stop à faire ou de la marche avant d’y parvenir. Je fais parfois une sieste avant de reprendre la route pour le retour. Si tout c’est bien passé, je suis sur les rotules complètement vidé.
-         Retour à la maison et à la réalité de mon quotidien de citadin entouré de béton et de bruit. La descente est rude quand je rentre dans Lyon après deux jour d’aventures montagnardes et sportives. Le remède est une bonne douche et au lit.


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