Camané à la Philharmonie 4 (Ébauche)

pour aimer le fado de camané, il faut avoir été à lisbonne, à alfama, plus précisément, avoir traversé les ruelles sombres et souvent désertes la nuit à 4 heures du matin, désertes aussi le matin......car les habitants ne sont plus là, ils ont été délocalisés,leur empreinte demeure-t-elle???il faut avoir arpenté ces ruelles étroites qui montent et descendent, qui s'insinuent les unes dans les autresil faut avoir vu les anciennes maisons en train d'être éviscérées, elles ne sont que façade, pour devenir autre chose: un repaire de luxe, un lounge d'apparat, des bureaux, au prix immobilier accru, pour le plus grand bénéfice de je ne sais quiil faut avoir senti la tristesse du quartier qu'on a stérilisé et apprêté pour la consommation mondialisée,il faut avoir vu le tage, dans l'écran de son portable
pour apprécier le fado de camané, pas besoin d'avoir été à lisbonne, il suffit de lire pessoa et tabucchi, il suffit de voir le film de wim wenders ou celui de tanner,il suffit qu'un ami portugais vous parle de fado, il suffit de mettre le cd dans le lecteur et voir les paysages défiler. il suffit d'écouter les mots et les accords de guitare.pour aimer le fado de camané, il faut comprendre le portugais, l'expression des poètes, la musicalité des mots, il faut avoir écouté le fado d'alfredo marceneiro, celui d'amalia