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Loi Pécresse : les raisons de l'inquiétute

Publié le 12 novembre 2007 par Jarousseau
La semaine qui s'ouvre aujourd'hui devrait être déterminante pour le mouvement étudiant contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités. De nouvelles occupations d'universités et le blocage des gares sont annoncés pour demain, à la veille de la journée de grève des cheminots.
Adoptée en août dernier, la loi Pécresse a renforcé les pouvoirs des présidents d'université au détriment des représentants étudiants au conseil d'administration. Elle introduit un fort contingent de "personnalités extérieures" dans le C.A. (environ un tiers). Comme la loi autorise également les dons privés aux universités, assortis de crédit d'impôt, il est clair que le gouvernement souhaite encourager les entreprises à financer l'université et pour cela augmente leur représentation au C.A.
Les lycéens de la FIDL pointent le bout de leur nez dans ce mouvement. Dans un communiqué, ils condamnent "la préinscription obligatoire à l’entrée de l’université. La préinscription est en réalité le premier pas vers la sélection des étudiants". Le syndicat lycéen a décidé de rejoindre le mouvement étudiant mardi 13 novembre. Cela pourrait se traduire par des mouvements dans certains lycées. Il dénonce " l’instauration d’une inégalité légale dans l’enseignement supérieur par la loi Pécresse".
Penchons-nous sur l'aspect à mon avis le plus contestable de cette loi : le financement de l'université par le mécénat privé. L'investissement privé n'est pas envisagé dans la loi, mais en réfère à la notion de « levée de fonds » et de « dons ». Des expressions qui font tout de même rudement penser à une œuvre caritative. Comme le dit avec pertinence Sandrine Crouzet, Maître de conférence en histoire ancienne à l'Université de Tours, dans un billet publié sur SarkoFrance : "ce modèle (de mécénat) anglo-saxon est battu en brèche… à Harvard. Lors de son discours de prise de fonction, le 12 octobre dernier, la nouvelle présidente d’Harvard, Drew Gilpin Faust, a remis en cause la compétitivité des universités (extraits en français, ou en anglais pour des extraits plus longs). Elle a notamment souligné que l'enseignement et la connaissance sont valorisés « parce qu'ils définissent ce qui, à travers les siècles, a fait de nous des humains et pas parce qu'ils peuvent améliorer notre compétitivité mondiale ».
Même si la question du financement nécessaire des universités est posée, faut-il pour autant accepter tout et n'importe quoi ? Je ne le crois pas. Ce système va créer des universités, à 2, 3, 4 vistesses selon "la qualité" de leurs contributeurs et quid des petites universités de province ?http://vincent-jarousseau.blogspot.com/atom.xml

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