Le livre du week-end est consacré à une nouvelle de Patrick Süskind, intitulée : Le Pigeon .
Ce récit a été publié en 1987, sous le titre original Die Taube.
Le Livre de poche, 89 pages


Mon avis : c'est un petit livre qui marque les esprits. Pour tous ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion ou la chance de lire cet auteur allemand, c'est le moment de franchir le pas et de découvrir son univers. Patrick Süskind développe à merveille la solitude ; cette solitude dans laquelle ses personnages sont enfermés ou s'enferment volontairement.
Le livre se lit facilement, les exercices de style sont fort bien maîtrisés. A partir de faits totalement anodins, l'auteur parvient à faire monter l'angoisse de son personnage. Le lecteur est entraîné par les pensées délirantes, voire paranoïaques de Jonathan Noël et est forcément happé par cette atmosphère jusqu'à la fin.
Un passage du livre m'a beaucoup marqué : la confrontation presque brutale avec le mendiant fait réfléchir et demeure très prenante. Le lecteur ne ressort pas indemne des angoisses excessives de Jonathan, il en éprouve même un certain malaise, car les tortures psychologiques de notre héros "maniaque" le touchent.
Aucun point négatif à propos de cette histoire courte, me direz-vous ? J'y arrive. Je pense que Süskind aurait pu développer encore la description cyclothymique et se plonger davantage dans les blessures d'enfance de Jonathan. Mais ces petites faiblesses ne suffisent pas à ternir la nouvelle, ni même mon enthousiasme.
Un livre intéressant, je vous le recommande. Vous ne réagirez plus tout à fait de la même manière, après en avoir terminé la lecture...
