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Les voyous au bordel

Par Thibault Malfoy

Voyou - vaurien - gredin - canaille - crapule - sacripant - dévoyé - arsouille - chenapan - gobet - vermine - fripouille - gouape - frappe - poisse - bandit - coquin - escroc - galopin - malfaiteur - nervi - garnement - etc. : ils sont tous dans le septième numéro de la revue littéraire Bordel (Scali) dirigée par Stéphane Million.

Ce numéro porte en effet sur le thème des voyous et a fait appel aux collaborations d'Alexandra Geyser - Barbara Israël - Bénédicte Martin - Bernie Bonvoisin - Charles Berberian - Christian Rol - Christophe Rioux - Denis Parent - Denis Robert - Edmond Tran - Eric Bénier-Bürckel - Gerard Walraevens - Hugues Royer - Jean-Charles de Castelbajac - Jérôme Attal - Louis Lanher - Mano - Matthieu Jung - Philippe Di Folco - Philippe Perrin - Régis Clinquart - Roger Knobelspiess - Roxane Duru - Serge Joncour - Stefan Liberski - Stéphane Million - Thibault Lang-Willar.

Les présentations étant faites, procédons à un rapide état des lieux. Les textes présents sont divers et, explorant une large part du spectre sémantique proposé, variés : de la racaille du seizième tendance fasciste à la petite frappe du quartier, en passant par les gangsters en parachute doré et les loups aux dents longues qui jouent une partie de Monopoly géopolitique, tout le monde y passe, et c'est tant mieux. La plupart des textes abordent les problèmes de société (nationalisme, xenophobie, insécurité, précarité économique, corruption, etc.) qui sont le terreau de ce genre de personnages peu recommendables. Malgré une tendance moralisatrice que certains n'arrivent pas à éviter, d'autres jouent à merveille du cynisme (et parfois tombent dans le défaut inverse et la provocation gratuite) ou proposent des textes qui laissent le lecteur seul juge.

A noter que tous les textes ne sont pas des fictions, certains sont autobiographiques, d'autres des essais. L'ensemble est assez réjouissant pour faire oublier les quelques contributions mineures qui sont le lot de toute anthologie.

Si je ne devais retenir qu'un texte, ce serait la nouvelle d'Edmond Tran : Extrême jeunesse, qui offre, malgré des références trop prononcées à Drieu La Rochelle et aux Hussards, le portrait très juste d'une jeunesse dorée fascinée par la mort. Une histoire forte qui relève d'un cran le niveau déjà bon de ce numéro spécial Voyous.


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