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Bernie Mad : « Amener le public à un voyage intérieur »

Publié le 07 février 2010 par Titus @TitusFR

Bernie Mad a tout du « guitar hero ». A son extraordinaire virtuosité à la guitare, il faut ajouter une histoire vraiment pas banale. Le parcours du musicien est à lui seul un condensé de l’histoire du rock made in France. Ancien pilier des formations Blue Vamp puis Gangster, il a collaboré avec Jean-Michel Jarre, Jean-Pierre Bucolo, Jacques Higelin ou Louis Bertignac, avant d’aller s’établir au Canada où il a notamment interprété David Gilmour dans un hommage à Pink Floyd. De retour en France depuis 2009, Bernie Mad vient d’enregistrer un album où ses riffs à la Mark Knopfler, mâtinés d’influences celtiques, semblent ouvrir, à ce Breton d'origine, un tout nouveau boulevard.

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Titus - Beaucoup de bûcherons du Perche, en Normandie, ont émigré en Nouvelle-France il y a quelques siècles. Les liens avec le Canada ne se sont jamais distendus. Je me souviens, puisque je vivais près de là à l'époque, que la ville de Tourouvre avait même reçu la visite du Premier ministre canadien Jean Chrétien à la fin des années 90. Qu'est-ce qui t'a amené à t'établir à Mortagne-au-Perche ? Connaissais-tu les liens de cette région de la Normandie avec le Canada ?

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Bernie Mad -  Ma famille possédait une maison de campagne dans le Perche... Lorsque je décidais de revenir m'établir en France à mon retour du Canada, tout naturellement je pensais à cette maison, admirablement située au milieu des prés et des vaches, et assez grande pour que je puisse y pratiquer la musique en toute tranquillité. Bien sûr, je connaissais les liens entre le Perche et le Québec. Dans la banlieue Est de Montréal, à Boucherville, existe un grand boulevard nommé "boulevard de Mortagne". Je connais même le musée de la Nouvelle-France à Tourouvre.

Titus - Ta bio te présente comme Canadien Français... Es-tu né au Canada français ?

Le Canada est devenu mon pays d'adoption en 90, lorsque j'y ai entamé mon cours de pilote professionnel avion... Je suis devenu citoyen quelques années après. Français Canadien pourrait-on dire aussi ...

Titus - Bernie Mad, c'est un nom de scène ? Tu peux nous dire à quel moment tu l'as adopté et pourquoi ?

BernieMad est mon pseudonyme... Au Canada, tout le monde m'appelait Bernie... Depuis près de 20 ans, c'était devenu naturel pour moi d'entendre ce nom. De retour en France, un ancien copain m’a suggéré BernieMad ...

Titus - Peux-tu nous parler du milieu familial où tu as grandi ?

J'ai grandi dans un milieu de petite bourgeoisie française, mon père (pilote d'essai dans l'aéronavale à Brest) est décédé, l'année de ma naissance, dans un accident en vol en 54... Ma mère s’est remariée 8 ans plus tard, et je ne m’entendais pas avec mon beau-père. Histoire classique ! J’ai passé mon adolescence seul dans ma chambre, à rêver sur les disques des Beatles, Stones, Creedence, Cream, Led Zep, Jimmi Hendrix. Tout ça était bien plus lumineux pour moi que l'atmosphère familiale dans laquelle je me ratatinais, à tel point que j'étais devenu bègue !

Titus – C’est à ce moment-là que tu as découvert la guitare ? 

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Oui, c'est arrivé à ce moment-là, au cours d'un camp de scouts (à Ribeauvillé, dans les Vosges, en 66). Par ailleurs, au patronage scouts, j'entendais régulièrement un groupe amateur à qui le curé avait prêté une salle pour répéter, et qui jouait "Le pénitencier". Ils avaient des guitares électriques, et mon poil était hérissé de bonheur à chaque fois que je passais à côté. J’ai réalisé que la guitare électrique me bouleversait littéralement. A partir de cette époque, je ne pensais plus qu'à ça. J’ai découvert rapidement Clapton, Hendrix, dont je collais les posters sur mes murs… Je découpais toutes les Gibson ou Fender que je voyais dans les "Rock&Folk" ou "Best" de l'époque, pour en recouvrir les murs de ma chambre. Je passais des après-midi entières, le jeudi, quand on n’avait pas cours, à aller regarder ces guitares dans les vitrines des magasins de musique à Pigalle...

BernieMad interprétant, sur sa Stratocaster, "The house of the rising sun" (Les portes du pénitencier) au Jazz-café de Réveillon, Orne, Basse-Norrmandie, le 15 janvier 2010 :


House of R.S - Live
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Titus – Comment as-tu appris à en jouer ?

Dès Noël 66, je "commandais" bien sûr une guitare au Père Noël. A l'époque, elle coûtait 100 F. Ma famille m’a prévenu que si mes résultats scolaires ne donnaient pas plus de satisfaction, ils me confisqueraient ma guitare. Moi, ne sachant pas jouer bien sûr (hors de question pour ma famille de me payer des cours, ils espèraient juste que "ça me passerait"), j'ai accordé ma guitare à ma façon, pour arriver à en sortir deux ou trois sons. C'était l'extase !

Titus - Est-ce ta fascination pour les « guitar heroes » qui t'a donné envie de devenir à ton tour guitariste ?

Ce sont mes disques qui m’ont donné le sens de la guitare : je me disais, en toute simplicité, que je faisais partie des Stones ou des Beatles, et je jouais avec eux sur leur disque. J'inventais des jeux, m'imaginant être en concert ou en studio avec eux. Je grimpais sur mon lit pour jouer, afin de simuler une scène surélevée. Rapidement, je glanais quelques accords auprès des « gratteux » de mon lycée (il y avait énormément de garçons qui grattaient à cette époque-là, bien plus que maintenant. Il faut dire qu’il n’y avait pas d'ordi, ni de consoles de jeux !

Titus – Quelle fut ta première expérience en groupe ?

En 68, à 14 ans, j'ai fait l’acquisition de ma première guitare électrique, achetée 300 F (économisés à grand peine) à un camarade de lycée. J'utilisais le haut parleur de mon "tourne-disque" et un petit ampli de 10 W monté dans une boîte à sucre en métal, fabriqué maison par un copain passionné, qui me l'avait vendu 100 F. C'est ainsi que, « fully equiped », j’ai sollicité de mon proviseur une salle pour répéter le jeudi après-midi, avec un batteur (une caisse claire et une cymbale) et un guitariste acoustique. Là, on se prenait pour de vrais rockers, et on jouait les "Satisfactions", "Jumping jack flash", "Hey Joe", etc. Naturellement, on animait aussi les "Party" (fêtes au Canada, prononcer « parté », ndr) du lycée. J’étais à ce moment en adoration totale devant Eric Clapton. Oui, les "guitar heroes " me fascinaient ! et je rêvais d'en devenir un ! Ah, les problèmes d'ego à l'adolescence !

Titus – Est-ce à cette époque que tu as fait la rencontre de Jean-Pierre Bucolo, ton éternel compère ?

C’était quelques année plus tard. Nous avons été amenés à partager notre super local de répétition (dans une cave de Paris) avec le groupe Mongol, dont le guitariste n’était autre que Jean-Pierre Bucolo, avec lequel le courant est immédiatement passé. Nous avions 17 ans à l’époque. Les trois autres membres du groupe étaient Alex et ses frères, futurs Gibson Brothers qui allaient aligner quelques gros hits et devenir des stars à la période du disco quelques années plus tard ...

Titus – Avec Jean-Pierre Bucolo, l'un de vos premiers faits d'armes fut la création du groupe Blue Vamp. Vous avez assuré de très belles premières parties à l'époque... 

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Le groupe Blue Vamp en 1973 : de gauche à droite, Jean-Pierre Bucolo, Bernie, Hélios, Jean-Pierre et Stéphane.

Après plusieurs groupes (trois pour être précis), j’ai rencontré le producteur Didier Guinochet, qui lancera Indochine quelques années plus tard, alors que j’étais embarqué dans le projet Blue Vamp. Il est venu à la maison pour faire signer à ma mère mon premier contrat de disque. A l'époque, la majorité était à 21 ans, et j'en avais tout juste 18. J'ai averti Jean-Pierre Bucolo qui a accepté de se joindre au projet qui avait l'air important ...Trop important d'ailleurs pour nous ! Quatre mois de répétitions, l’enregistrement d’un album dans les studios Island à Londres, une tournée avec l'Olympia de Paris à l'issue ! C’était trop gros pour nous ! Nous étions vraiment immatures, nous aurions eu besoin d'un vrai réalisateur artistique! Au lieu de ça, nos producteurs ne pensaient qu'au look et au make up ! Dans la foulée, nous avons fait la première partie des New York Dolls. Je n'oublierai jamais le chanteur, ivre mort, qui pissait sur scène. Ecoeuré, je me demandais où était la musique là-dedans ? Mes idéaux en prenaient un coup...

Le 15 janvier 2010, au Jazz-café de Réveillon, en one man show :


Be Bop JazzyRock - Live
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Titus – J’aimerais que tu nous parles aussi de ta rencontre avec Jean-Michel Jarre…

Dans les couloirs de notre maison de disques, je croisais fréquemment un mec super cool, très professionnel, et qui m'encourageait de ses conseils. Il s'appelait Jean-Michel Jarre. Il m’a demandé si j'avais un peu de temps libre : il cherchait un guitariste pour travailler avec lui, dans son studio, des titres qu'il composait pour Christophe, pour d'autres, ou pour lui-même. J'ai accepté et, pendant 6 mois, il est venu m'attendre chaque matin à 8 h 30 en bas de chez moi, c'est-à-dire chez mes parents, pour m'emmener dans son studio installé chez sa mère à Vanves et ainsi travailler jusqu'à 18 h 30. Je lui assurais les guitares électriques, acoustiques et les basses.

Titus – Est-ce vrai que le second 45 T de Blue Vamp a été justement produit par Jean-Michel Jarre ?

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Tout à fait ! Devant le manque de succès du premier disque, le producteur a décidé de faire appel à Jean-Michel Jarre pour composer un titre et assurer la direction artistique de l'enregistrement. Il estimait qu’il nous fallait un hit ! Etant déjà avec Jarre depuis quelques mois, on en a travaillé ensemble la teneur, et j’ai réalisé en studio ma partie de guitare ainsi que la basse (notre bassiste manquait ... d'énergie!). C’était en 74, j'avais 20 ans et j’étais sur un nuage ! J'avais enfin une Stratocaster, une Gibson Flyng V, et un Marshall trois corps plus haut que moi ! Bref, tous les critères du bonheur, enfin, selon mes valeurs de l'époque. Jean-Michel Jarre m’a recommandé pour d'autres séances ou pour des concerts avec Christophe ou Vince Taylor, etc., au studio Ferber.

Titus - Tu as également joué pour Jacques Higelin. Que retiens-tu de cette rencontre ?

Le travail avec Jean-Michel Jarre s’était calmé. C’est alors que j’ai rencontré par hasard (toujours lors d’une fête) Jacques Higelin. Je ne le connaissais pas mais mes copains m’ont dit qu'il venait de faire un film : "Elle court, elle court, la banlieue". Il y a des guitares sèches qui traînaient par là et, tout naturellement, Jacques a commencé à gratter sur l'une d'entre elles et à fredonner. Tout aussi naturellement, j'en ai attrapé une autre et j’ai commencé à le suivre. A la fin de la soirée, enthousiaste, il a noté mon numéro de téléphone. Une semaine après, au dîner, ma mère s’est levée pour répondre au téléphone et est revenue dans la cuisine me dire : "Il y a un certain Jacques qui voudrait te parler" Jacques Higelin faisait son premier Olympia 10 jours après et il avait besoin d'un guitariste. Les répétitions devaient commencer le lendemain. L'autre guitare était tenue par un Simon Boisseson, qui s'est engueulé gravement avec Jacques dès la première répét. Jacques l’a foutu dehors et m’a demandé si je pouvais assurer seul la guitare. Je lui ai répondu que non, mais que j'en connaissais un qui ferait parfaitement l'affaire ! J’ai aussitôt appelé Louis Bertignac, que j’avais rencontré un mois plus tôt dans un « party » d'amis. Un mec sympa, qui jouait tellement bien de la guitare ! On avait éprouvé une grande joie à "boeufer" ensemble. Louis a accepté la proposition d’Higelin, à la condition que je vienne pour l'aider à porter son Vox. On était fous de joie de jouer ensemble : Higelin a pu avoir la scène de l'Olympia chaque après-midi pour répéter, et Louis et moi avions vraiment un gros son de guitare. A deux, on formait un mur compact qui a dû séduire plus d'un amateur à l'époque !

Titus - Au début des années 80, tu as fondé le groupe Gangster. Les concerts s'enchaînaient, dont de nombreuses premières parties de Téléphone. Quels souvenirs est-ce que cette époque te rappelle ?

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A 28 ans, je désirais me réaliser dans mon propre projet. J’ai monté Gangster, un trio basse/drums/guitare dans lequel j'assurais la voix et la guitare, faute d'avoir trouvé un chanteur. C'était une erreur, car je chantais très mal. Malgré tout, mon pote Louis Bertignac ne m'avait pas oublié pas et m’a "donné" de très belles premières parties de Téléphone. Dans les plus grosses salles de France, nous faisions deux rappels à chaque fois. Il n'y a pas eu d'exception à cette règle. C'est très rare pour des premières parties. Avec Gangster, entre 1982 et 1984, j'ai fait un disque et environ 200 concerts. Comme j’étais le seul guitariste du groupe, c'est là que je suis vraiment devenu guitariste. Une superbe école, à la dure ! Les années suivantes, j’ai tenté une carrière solo. J’ai signé avec un éditeur qui a remisé ma musique dans le fond d'un tiroir. Je lui ai fait un procès, afin de me libérer de son contrat.

Titus - A la fin des années 80, tu as choisi de lâcher la musique pour l'autre passion de ta vie, l'aviation. Pourquoi ?

J'avais 34 ans et mes revenus étaient pour le moins instables. J’ai donc songé à faire autre chose pour gagner ma vie, la guitare restant au fond de mon cœur pour les temps libres. J’ai commencé mon cours de pilote d'avion. Tout est allé très vite. Je suis devenu instructeur pour pilotes privés à Saint-Cyr, tout en continuant à jouer de la guitare électrique avec des potes chaque mardi, dans le sous-sol d'un pavillon de banlieue de l'un deux. Mais il m'apparaissait évident que la France était compliquée pour commencer ce type de carrière à 36 ans, et j’ai alors décidé de m'expatrier au Canada, où les opportunités sont supérieures. Une fois là-bas, j'ai accumulé les qualifications, multi moteurs, vol aux instruments, et finalement pilote de ligne. J’ai commencé à piloter sur des vols charters, à bord de petit avions d’une dizaine de passagers tout en étant, parallèlement, directeur du marketing d'une école de pilotage canadienne à Montréal.

Titus - Malgré tout, quand on est musicien chevronné, j'imagine qu'il est un peu difficile de tout lâcher... Tant et si bien que tu as recommencé à jouer au sein de formations canadiennes.

Durant cette même période, les démons de la guitare sont toutefois revenus me chercher, et j’ai commencé à jouer dans différents groupes avec lesquels on se produisait dans les bars de Montréal. 

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Titus - La musique semble avoir repris le dessus puisque tu es redevenu professionnel à partir de 2001...

C’est aussi du fait du 11 septembre 2001, cet événement ayant mis un terme à mes rêves de pilote de ligne. Trop de pilotes se sont retrouvés au chômage ; il n’y avait plus assez d'étudiants à former, bref, plus moyen de gagner ma vie au minimum. Pour survivre, j’ai passé mon permis super lourd et j’ai commencé à  conduire pendant quatre ans des "Trucks", Kenworth, Peterbilt, et autres monstres américains, à travers les immensités glacées du nord du Québec. Toute une expérience !

Titus – Parmi tes expériences musicales canadiennes, tu as notamment donné des concerts en hommage à Pink Floyd dans la salle montréalaise mythique, le Spectrum. Peux-tu nous raconter ?

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J’ai été sollicité pour interpréter David Gilmour dans un hommage à Pink Floyd. Le spectacle se jouait en effet au Spectrum de Montréal, ainsi que dans quelques « arénas » au Canada. Inutile de préciser que j'en ai retiré un énorme plaisir. C’est cela qui m’a décidé, à la fin de la quarantaine, de me réinvestir dans la musique.

Titus – Tu es un musicien vraiment polyvalent puisque tu fais aussi bien du hard rock que du jazz ou de la musique traditionnelle irlandaise... D'où te vient cet intérêt pour la musique celtique ?

J'essayais de jouer avec le maximum de gens, aussi bien du hard rock à l'américaine (style Bon Jovi), que de la musique traditionnelle irlandaise (qui m'a toujours fait vibrer le cœur, du fait de mes origines bretonnes je pense), pour laquelle j'ai commencé à jouer de la mandoline. Là aussi, j’ai commencé à donner des concerts, au Québec, et j’ai rencontré un franc succès de la part du public. Je jouais beaucoup de guitare acoustique en concert dans des groupes traditionnels qui sonnaient très celtiques ! Il y avait un Ecossais dans le groupe : il apparaissait toujours sur scène vêtu d'un kilt, muni d'une superbe cornemuse. J'adorais ça !

BernieMad évoluant, en janvier 2010, au sein d'un jazz band : 

Titus - Tu es de retour en France depuis 2009. Pourquoi ?

Je m’étais installé un petit studio d'enregistrement à la maison (cabane en bois, dans la forêt, au bord d'un lac ; les six mois de l'année ou ce n'était pas gelé, je me promenais sur mon canoë, tel le dernier des Mohicans. Je me suis enfermé d'octobre 2008 à mai 2009 pour composer, enregistrer, avec le projet de rentrer en France et de promouvoir ma musique. Le climat, la culture, la bouffe et plein de petites choses ont fait que l'appel de l'Hexagone se faisait de plus en plus pressant ! De plus, une forte intuition me disait que les Français aimeraient ma musique !

Titus - Ton ami Jean-Pierre Bucolo, qui a composé pour Cabrel, Hallyday et Renaud, t'a encouragé à publier un album.

Aussitôt rentré, j’ai revu en effet Jean-Pierre Bucolo, qui a écouté ma musique et m'a encouragé à passer à l'action. J’ai aussi recommencé à écouter les musiciens français.

Titus – Certains de tes nouveaux morceaux ont une consonance très celtique. Parmi les "guitar heroes" bretons, il y a bien sûr Dan ar Braz. L'as-tu déjà rencontré ?

Je ne connais pas Dan Ar Braz personnellement mais je l'écoute fréquemment, ainsi que Gildas Arzel, Soig Siberil, et bien d'autres bretonneux.

Titus – Parle-nous de "Guitar's Lake", ton album. Quelle en est la teneur ?

Mon studio ré-installé une fois de retour en France, j’ai repris les compositions et j’ai décidé de réaliser un album de musique instrumentale, qui exprime au mieux la relation que j'ai actuellement avec la guitare. Il s’agit du même concept que sur scène, j'utilise plein de guitares différentes, pour des sons et des arrangements qui se coupent et s'entrecroisent ... J'essaye d'amener les auditeurs à un véritable voyage intérieur, dans lequel ils se créent leurs propres émotions avec leurs propres images sonores ....

Jam session très colorée de BernieMad, entre blues et jazz :


Jazz Bluesy Jam
BernieMad | Clips vidéo MySpace
 
 

Titus - As-tu d'ores et déjà des projets de tournées en France, en Bretagne, et dans d'autres pays celtiques ?

Après avoir signé un contrat avec une agence de promotion pour mon album, je commence à faire des concerts. Le Web est un bon outil pour cela, mon site MySpace m'aide beaucoup à avancer. Je fais tout tout seul. J'espère ainsi gagner le cœur des gens, et finir par trouver les partenaires qui vont contribuer à me faire gravir quelques marches. Un fan est venu de Suède la semaine dernière, pour me voir en concert, et organiser ensuite une tournée en Suède. Il affirme que ma musique enthousiasme les Saxons.

Titus - Où peut-on trouver ton album ?

On peut trouver mon album sur mon site (téléchargement sur player Zimbalam, qui donne accès aux plate-formes classiques, I-tunes, Amazon, Nokia, Virgin, etc.), ou en vente physiquement à mes concerts. Je n'ai pas encore accès à la grande distribution. Ce sera la prochaine étape ....

Titus - On n'a pas parlé de spiritualité au cours de cette interview. Et pourtant, c'est un sujet qui semble te tenir à coeur. Comment es-tu devenu bouddhiste ?

Oui, la spiritualité est au cœur de ma vie depuis ma tendre enfance, comme quelque chose de parfaitement naturel et inébranlable ! Dès l'âge de 20 ans, j'ai commencé à étudier d'autres religions. La relation avec l'Invisible, avec les autres plans de notre Conscience cosmique m'a toujours attiré. Des amis canadiens m'ont initié au bouddhisme que j'ai pratiqué pendant quelque temps. Mais lassé de réciter des "mantras" en chinois, je suis revenu à des concepts bien inscrits dans ma langue et ma culture. Dans ce cadre, j'écris chaque matin deux versets sur mon site MySpace, que je tire d'ouvrages spirituels divers (Confucius, le Tao, La Bible, et bien d'autres encore). L'important, pour moi, c'est que les gens réagissent, et réfléchissent : il y a toujours entre 5  et 12 commentaires par jour laissés par les « MySpaciens ». Ce qui démontre un intérêt pour la spiritualité. On ne peut pas vivre indéfiniment coupé de notre Véritable Origine, et de notre véritable Identité. Tôt ou tard, elles nous rejoignent.

Titus - Tu affirmes que la musique est la forme la plus accomplie de la spiritualité. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Je me fonde sur ceci : La Vie n'est que vibrations, atomes en vibration, en mouvement qui forment la matière. La pensée est vibration, si celle ci s'accorde avec celle de la matière, il y a là un moyen de la modifier (le pouvoir des magiciens ?). Ce n'est pas pour rien que le son est très présent dans l'expression humaine de la spiritualité : le OOOHHHMMM  bouddhiste par exemple, les chants des moines, le grégorien, tout ceci a pour but d'élever et modifier le niveau vibratoire ambiant. Et, pour conclure, n'est-il pas écrit dans la Genèse "qu'au début était le Verbe", ce fameux son divin, à l'origine de toute la création, avant même la lumière ? Même lors du Big Bang, une explosion a précédé la lumière !

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Pour en savoir plus

Le site MySpace de Bernie Mad (pour écouter ou commander sa musique en ligne).

Un article sur Blue Vamp dans Rock made in France.

Un article sur Gangster sur le blog d’Hervé Laithier. 


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