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La Martinière : le livre est un objet mobile par essence

Par Actualitté
Alors que Google a décidé hier d'interjeter appel de la décision du tribunal de Paris qui l'a condamné à 300.000 € de dommage-intérêts, le groupe La Martinière se déclare peu étonné de cette décision. Si en l'espace de trois ans, durant lesquels a duré ce procès (et l'on est bien partis pour quelques mois de plus...), le paysage numérique et le marché de l'ebook ont grandement évolué, le groupe reste ferme sur une position : la défense du droit d'auteur.
La Martinière : le livre est un objet mobile par essence« Alors que Google était seul lorsque nous avons débuté la procédure, la scène s'est aujourd'hui enrichie de plusieurs concurrents, comme Amazon ou Apple. Cela ne signifie pas que la position de Google s'est amoindrie, mais qu'elle s'est complexifiée. Et notre position reste la même qu'en 2007 », explique-t-on.
En faisant appel de toute la décision et non d'un point de loi, Google veut donc remettre en question le jugement rendu. « Hervé de la Martinière n'est pas étonné de ce choix de la part de Google, mais nous restons convaincus que la défense du droit d'auteur est une priorité, de même que l'originalité de la création, du livre, du travail de l'auteur, de l'éditeur, doit être protégée. » Ce qui n'empêche pas le groupe et Google d'avoir engagé des discussions, mais sur ce point, aucun détail ne sera dévoilé.
Et sur la ligne de défense : « Nous continuerons de toute manière à défendre notre conviction que la création est abritée par un droit patrimonial autant que moral. Le livre est avant tout un contenant, témoignant d'une relation incontournable entre l'auteur et l'éditeur. » Don't acte, car sur ces points, un juge ne peut pas se tromper.
L'occasion de revenir, puisque l'on parle de discussions, sur celles autour d'une nouvelle plateforme, unique, émanant des propositions du gouvernement. « Les éditeurs sont d'accord aujourd'hui sur un point : la TVA réduite pour le livre numérique. Pour ce qui est de cette plateforme, La Martinière n'est pas opposée, alors que Hachette serait plutôt contre. D'ailleurs, nos deux perspectives, celle de Numilog et celle, d'Eden, que nous créons avec Flammarion et Gallimard sont très différentes : eux se destinent au grand public, alors que nous voulons une offre pour les professionnels. »
Une inconnue pourtant, et de taille : « Le marché numérique aujourd'hui n'est que spéculation sur l'à venir. On ignore aujourd'hui quand ou comment il explosera. La question est la même pour les lecteurs ebooks : quel prix, quel format, quel confort de lecture. Il y a bien urgence parce que tout cela va venir, mais aucun modèle aujourd'hui ne semble assez performant pour séduire. Est-il confortable de lire un manuscrit de 450 pages sur un téléphone ? Après tout, le livre papier est par essence un objet mobile ! Et dans tous les cas, c'est le public qui dirige le marché... »
Quant à la question du piratage, le groupe estime que « télécharger un livre de 700 pages que l'on va lire sur son téléphone ou son lecteur ebook, c'est inutile si on ne le lit pas. On ne peut pas rapprocher la musique du livre sur ce point, parce qu'une chanson téléchargée peut-être écoutée. Un livre qui est piraté, mais pas lu, cela ne présente aucun intérêt ». Une étude avait cependant montré que les possesseurs d'un iPod ne consommaient que 20 % de la totalité de la musique téléchargée : cela tendrait à prouver que l'on stocke, même si l'on n'écoute pas, dans le simple but de stocker...
« Nous restons dans tous les cas attentifs à ce qui se passera le 18 février aux États-Unis, autant qu'à la création prochaine de la plateforme de Google. D'autres dates arrivent, apportant sûrement de nouvelles questions, et peut-être d'autres solutions. »

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