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Visages sans Visas - الحرقة

Publié le 23 octobre 2009 par Benyaglane
Extrait de mon passage dans d'émission K-21 sur Canal 21
Visages sans Visas



Les Clandestins
Pourquoi avez-vous choisi d’écrire une pièce sur l’émigration clandestine? C’est un sujet qui s’impose. On en parle partout dans le monde entier, dans les télés et dans les journaux. C’est un phénomène qui touche des centaines de familles. Il est devenu urgent de le traiter. Comment se taire devant un problème pareil ? Comment ne pas s’impliquer ? Comment ne pas chercher à mieux le comprendre et à le saisir ? Je trouve que c’est horrible ce que nous sommes en train de regarder sur les chaînes de télévisions étrangères, sur les gens qui meurent chaque jour en mer. C’est insupportable ! Je considère que le phénomène de l’émigration clandestine touche directement à la condition humaine. Comment faire semblant de ne pas s’y intéresser ? Moi, je ne peux pas ne pas traiter les thèmes chauds qui interpellent notre société, comme je l’ai déjà fait auparavant avec des sujets brûlants comme la santé sexuelle et la liberté d’expression
Et donc, encore fois vous avez décidé de réagir ?
A vrai dire, pour faire cette pièce que j’écris actuellement, j’ai été contacté par l’organisation européenne Tecla qui oeuvre dans le cadre d’un projet de la Commission Européenne, le projet MESURE pour sensibiliser les jeunes quant aux dangers de l’émigration clandestine. Cette organisation travaille également avec l’Association Maghrébine du Développement de Ressources Humaines (AMDRH) et l’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche et le Développement (AFTURD). On m’a choisi pour faire cette pièce car j’ai déjà travaillé auparavant, quand j’étais en France dans les années 70-80, sur les travailleurs immigrés.
J’ai eu des réunions avec les différents partenaires du projet qui m’ont présenté les résultats d’une étude faite sur le sujet avec des témoignages écrits afin que je m’en inspire pour créer mon spectacle. Mais en les lisant, je me suis rendu compte qu’ils ne me suffisaient pas pour monter la pièce. Car il s’agissait de données recueillies à partir d’une enquête sociologique. Or, moi, j’avais besoin d’écouter les gens, de parler avec eux et de comprendre surtout ce qui les motive pour mettre leur vie en péril et aller en Europe. J’ai alors décidé de me déplacer pour les voir. L’organisation Tecla a mis à ma disposition tous les moyens et je suis parti au Sud de l’Italie, en Sicile.
Et qu’avez-vous découvert là bas ?
J’ai constaté les conditions de vie déplorables des émigrés clandestins. Il y avait beaucoup d’Africains. J’ai insisté pour rencontrer les Tunisiens. Et j’ai vu ceux à l’intérieur du camp de réfugiés et ceux qui s’en sont évadés. Ils vivent dans des conditions inhumaines, en étant obligés de dormir sans toit et de chercher à manger dans les ordures, outre le fait de devoir tout le temps fuir la police. Et cela dure depuis dix, cinq ou trois ans selon les cas. Avant de les rencontrer, je pensais que mettre sa vie en péril pour venir en Europe valait la peine. Mais quand j’ai vu leur situation là-bas, elle m’a beaucoup préoccupé et intrigué. Alors, je voulais en savoir plus sur eux en leur posant de multiples questions.

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