Dans son dernier "point de vue", Thomas Hammarberg affirme que " l'usage de la réclusion a perpétuité doit être soumis à un réexamen critique " car elle a souvent des conséquences lourdes sur le traitement des prisonniers et ne constitue souvent qu'une réponse à une demande populaire.
"On observe actuellement, en Europe, une tendance à infliger la réclusion à perpétuité à un nombre croissant de condamnés. Beaucoup de ceux qui ont à purger une telle peine sont privés de la possibilité d’être jamais libérés : ils sont détenus vraiment à perpétuité. Cette tendance vient en réaction à des manifestations extrêmement graves et violentes du crime organisé. Mais elle semble correspondre aussi à l’idée selon laquelle les membres de la classe politique doivent faire montre d’une forte détermination pour satisfaire à la demande populaire de châtiments plus durs. L’usage des peines de réclusion à perpétuité doit être soumis à un réexamen critique. Sont-elles nécessaires ? Sont-elles humaines ? Sont-elles compatibles avec les normes admises en matière de droits de l'homme ?
Au cours de mes visites dans les États membres du Conseil de l'Europe, j’ai pu rencontrer des individus détenus vraiment à perpétuité dans plusieurs prisons. Beaucoup d’entre eux sont soumis à des conditions très rudes. Trop souvent, les autorités les maintiennent sous un régime spécial, les traitant comme particulièrement dangereux et les coupant donc non seulement du monde extérieur, mais aussi – dans de nombreux cas – des autres détenus. De leur côté, les gardiens de prison ont pour tâche difficile de s’occuper de prisonniers que rien n’incite à bien se comporter.
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