Miroslav Tichy. C'est avec un appareil photo en carton (e...

Miroslav Tichy. C'est avec un appareil photo en carton (et autres matériaux divers) de sa propre conception que cet artiste tchèque, flânant dans sa ville natale, photographiait presque exclusivement des femmes, son appareil caché, le dégainant plus ou moins discrètement au (plus ou moins) bon moment. Un comportement de "voyeur" qui lui valut de nombreux problèmes avec les autorités locales, dans une ville où il était considéré comme un être certes marginal au plus haut point, mais non dangereux, et dont la population s'accoutuma petit à petit. Il restait toujours en distance, à l'écart, captant ainsi de façon instantanée des moments de la vie quotidienne, sans que les "modèles" ne s'en rendent forcement compte. Une jambe étendue au soleil, les courbes d'un dos dénudé, des mains sur un cou, une caresse de vent qui fait virevolter une mèche de cheveux, un regard, un coup d'œil, un coup de foudre. C'est une humanité farouche et innocente qui se dévoile dans des images floues, déchirées, rayées, tachée. Abimées en somme, comme les êtres qui se dévoilent devant un regard admiratif. Il retouchait ensuite ses photos, et les mettait généralement dans des cadres en carton qu'ils faisaient lui-même, donnant un côté très artisanal, presque enfantin, innocent. Un aspect contrastant avec une sensualité certaine qui se dégage de ces prises de vue; certaine et inhabituelle, parfois étonnante. L'artiste a aujourd'hui détruit un bon nombre de ses œuvres...


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