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On en Grèce les oies

Publié le 15 février 2010 par Ruminances

roizic01.jpgJe devais aller à la pêche ce dimanche. Finalement, je suis resté à quai. Pas à cause du mauvais temps, comme je l'ai annoncé sur Twitter. On raconte n'importe quoi sur ce réseau social au nombre de caractères limités. Je ne suis pas allé pêcher à cause de mes collègues matelots restés en rade. Hier soir et jusqu'à tôt ce matin, ils étaient en jaille. Ils trainaient une sacrée secouée les saligots ! Ils sont venu boire le café vers les 6 heures du matin. On annule tout qu'ils ont dit. Tu devineras jamais pourquoi : y a de la piole dans la baie qu'ils ont ajouté, riant comme des cinglés. Pour me consoler, de bonne heure, après leur interminable départ, j'ai longé la baie. La vraie baie de Perros. Pas cette chose graisseuse qu'ils se frottaient en riant… Mer d'huile. Temps frisquet, mais supportable. Quelques coureurs faisaient comme à la télé. Les goélands survolaient le port en criant. Au loin, les contours de Tomé laissaient deviner ceux de Rouzic, avec sa grosse tache de fiente dans sa partie est. Au café du port, il y avait les tardifs et les matinaux. Les uns parlaient fort, les autres se réveillaient.

Journée tranquille ce samedi. Comme je n'avais rien à écrire pour Ruminances, j'ai regardé la télé, lu les journaux et quelques pages de « Après l'histoire » de Philippe Muray. Si vous voulez vous instruire sur la vie et l'œuvre de l'Homo festivus, appellation d'origine contrôlée, je vous y invite. C'est autrement plus intéressant que du BHL. Je ne dirai rien sur Yann Moix aperçu chez Ruquier, tentant d'apporter son soutien à BHL. J'ai lu aussi le petit essai de l'ami Rémi Bégouen, « Les acharnistes », suivi de « Au bord du Canal ». Quelques textes ont déjà illustré les pages de Ruminances, Orwell et Carroll notamment. Ces souvenirs d'une vie en quelques fragments sont une bonne chose. Voici ce que j'ai écrit à leur sujet : « …dans leur continuité ou dans leur unité, ces souvenirs sont le fil invisible du funambule guidant le lecteur dans le hasard de sa vie et de ses engagements politiques. Qui peut échapper à l'enfance ? A son hasard ?… »

Plus ça va et moins j'aime ce « On n'est pas couché » de monsieur Ruquier et consorts le samedi en seconde partie de soirée. Tout ça est d'une grande décadence. Des penseurs au rabais vous vantant la futilité comme mode de vie. Le public fait la claque et le vendeur propose sa came. Qui un livre. Qui un film. Qui une pièce de théâtre ou un programme politique. Dans tous les cas, une justification. On ne peut pas avoir tout le temps l'air grave et concentré. Cela serait ennuyeux un monde ainsi formaté. Du piment dans la vie, que diable ! Rions ensemble. Même si nous rions bêtement. Ceux qui n'ont rien d'autre à faire ou qui n'ont aucune idée de ce qu'ils pourraient faire pour bien s'amuser trouvent cela fort épatant. Cela est certes fort dégradant.

Le week-end c'est sport. Cérémonie d'ouverture des JO, strasse et paillettes, en veux-tu, en voilà ! Le peuple expulse les toxines, se bouge le train. Le commentateur commente au kilomètre. On crache des hectolitres de salive. L'hiver c'est chaud. L'été aussi sera chaud. Chaud tout le temps. Le monde crève de misère, d'ennui, d'injustice et d'indifférence, mais nous avons les jeux. Du plaisir. Des larmes. De la joie. De la déception. Un peu de dopage aussi. Faut bien engraisser la poulaille. Dans quelques temps on retirera sa médaille à un champion pour tricherie. Oulala ! La honte ! Mais la morale est sauve. Un lugeur est mort à point nommé. C'est pas tous les jours qu'on peut pleurer autour du corbillard olympique ! On se demande qui, dans le monde, n'a pas vu ou entendu parlé de ce lugeur que nous avons déjà oublié.

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