On ne répond jamais non à une invitation culturelle, surtout si on ne connaît pas. Le théâtre de Chaillot jusqu’à dimanche dernier « J’aimerais pouvoir rire », un spectacle autour d’Angela Laurier, artiste multi-forme et multi-support. Mêlant différentes choses, de la danse à la vidéo, elle nous parle d’elle, de sa famille, du passé et du présent. Et comme Arte a l’excellente idée de proposer le spectacle en ligne pour quelques temps, le voici à voir de chez vous :
Cf le site d’Arte Live Web ;
La franco-canadienne Angela Laurier, formée à l’acrobatie, la corde aérienne et la contorsion, a travaillé avec le Cirque du Trottoir, le Cirque du Soleil, le cirque Gosh, Robert Lepage et François Verret. Depuis Mon grand-frère, elle signe ses propres spectacles, allers-retours entre l’intime et la scène. Après Exutoire et Déversoir créés en 2007 et 2008 où elle abordait ses rapports familiaux avec son père et son frère schizophrène, J’aimerais pouvoir rire ! poursuit sa réflexion sur sa famille en introduisant de nouveaux personnages. Entre danse, contorsion, musique live, témoignages sonores et filmés, elle s’interroge sur la fragilité mentale et la folie. « Je veux brasser l’histoire familiale, me débattre avec ses personnages » dit Angela Laurier. Son rire sera avant tout celui de l’espoir.
Evidemment au départ c’est un peu surprenant pour le néophyte d’art contemporain. Pas pour autant inaccessible, car Angela Laurier parvient rapidement à nous emmener dans son histoire familial, mélangeant les sources de son histoire. D’un groupe de musique directement sur scène pour mieux accompagner le visuel, à la vidéo ou le figuratif, la danseuse nous présente son frère, schizophrène. Ce dernier, présent sur scène ou dans des extraits vidéos, vient donner toute la substance d’une heure et quart de démonstration. Et c’est vrai qu’en démarrant sur quelques hésitations, qui rapidement se métamorphosent en danse, les deux Laurier nous rapprochent progressivement de leur sensibilité. ça se vit, ça ne se raconte pas vraiment, et même les réfractaires à l’art moderne (donc vivant ici) pourraient y trouver leur compte. Au-delà de l’artistique, il sera en effet difficile d’ignorer l’aspect humain, primordial ici.
Le spectacle devrait être présenté en France bientôt, notamment à Lyon en Mars!