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Local Natives : l’interview

Par Kub3

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Ils n’ont désormais plus de local que le nom, tant les cinq Californiens ont fait parler d’eux ces derniers temps. Mais sait-on au juste qui sont les Local Natives ? Kelcey Ayer, l’un des deux chanteurs du groupe, a accepté de répondre à nos questions. Il revient avec nous sur le processus de composition de l’album et partage avec nous ses sentiments sur leur tournée européenne.


KUB3 Vous avez composé dans une maison que vous avez appelée “Gorilla Manor”, nom que vous avez ensuite repris comme titre pour votre premier album. Comment ce nom vous est-il venu ? Vous avez évoqué les nombreuses soirées dans cette maison, comment cela se passait-il au quotidien ?

Kelcey Ayer –” Gorilla Manor” était un nom un peu stupide qu’on a donné à la maison alors qu’on y vivait tous ensemble. Et comme c’est là qu’on a composé la majeure partie de l’album, il nous a semblé naturel de le baptiser ainsi. Oui effectivement, il y a eu pas mal de soirées, ça c’est sûr, mais de dire que c’était la fête 24 heures sur 24 ce serait exagérer. On était juste des musiciens un peu barrés, on jouait super fort et nos amis aussi.

Quand vous avez déménagé à Gorilla Manor, votre but était-il de composer un album ou cette idée vous est venue alors que vous viviez ensemble?

On voulait faire un album et l’on pensait qu’habiter tous ensemble faciliterait forcément les choses, et effectivement cette intuition s’est vérifiée. Être dans la même maison a fait que finalement, si on voulait se voir, il suffisait d’aller dans la pièce d’à côté. Du coup, quand on avait une étincelle de créativité, il suffisait d’attraper quelqu’un et c’était parti.

L’édition limitée de l’album contient un DVD avec des chansons jouées en acoustique. Où avez-vous filmé ces interprétations ?

C’est une collection de différentes vidéos qu’on a tournées nous-même. Une vidéo vient d’un entrepôt à Manhattan, une autre a été filmé dans une grange dans l’Iowa, et je crois que le reste vient de différents endroits près de Silverlake, le quartier de Los Angeles où l’on vit maintenant.

Sur l’album figure une reprise de Warning Sign, des Talking Heads. Vous avez déclaré être fans de ce groupe. Avec quel type de musique avez-vous grandi ? Y a-t-il des groupes que vous admirez ?

Mon père fait de la guitare et du chant. Avant qu’on aille au lit il nous jouait, à mon frère et à moi, les premières chansons des Beatles et d’autres tubes de sa jeunesse. Sans aucun doute, cela explique pourquoi j’ai commencé à jouer moi aussi. Pour ce qui est des idoles, il n’y a pas vraiment de groupes qu’on admire par-dessus tout. J’imagine qu’on aimerait être n’importe qui tant qu’il s’agit de quelqu’un de respecté pour sa musique et qui sait prendre des risques.

« Faire la première partie de Radiohead au

Hollywood Bowl de Los Angeles,

je ne vois pas plus idéal que ça ! »

Votre son a souvent été comparé à celui d’Arcade Fire, Fleet Foxes, Grizzly Bear ou encore Vampire Weekend. Qu’est-ce que ces comparaisons vous inspirent ? Avez-vous déjà pu rencontrer l’un ou plusieurs de ces groupes ?

On est très flatté par les comparaisons qu’on a entendu pour l’instant. Ce sont des groupes qu’on aime beaucoup et qu’on respecte, donc être cité au milieu de ces artistes est forcément encourageant. Je n’ai rencontré personnellement aucun de ces groupes pour l’instant, mais on a eu assez de chance pour jouer en première partie de Grizzly Bear au SXSW, à Austin, l’année dernière. On avait écouté Veckatimest non-stop avant le festival. Le concert a été bluffant. Voilà sans aucun doute un bon souvenir pour chacun d’entre nous.

Il y a un mois, on vous a vu jouer à France Inter, en Black Session : le concert était admirable. Et bien que vous ayez joué toutes les chansons de l’album pour le direct, vous êtes revenu après la fin de l’émission et avez rejoué un titre. À ce moment-là, vous sembliez vraiment surpris par la réaction du public. Quelles ont été vos impressions ?

Merci ! Je crois que tous les publics pour lesquels nous avons joué réagissent plus ou moins de la même façon. Mais ce soir-là, vous n’avez pas bronché avant qu’on joue la dernière note du concert, et c’est une fois qu’on a eu fini que vous avez exulté en applaudissant à n’en plus pouvoir. C’est marrant parce qu’au début on se disait « Oh merde, on s’est planté ce soir ! ». Et après vous êtes devenus complètement fous et ça a été un grand soupir de soulagement pour nous. C’était vraiment bien ce soir-là. Désolé si on n’avait pas assez de chansons ! J’imagine qu’il y a pire comme problème dans la vie !

Est-ce que vous comptez jouer en Europe cet été ? Vous avez peut-être déjà eu des confirmations de certains festivals européens…

Jouer dans des festivals européens fait parti de nos plans, ça il n’y a pas de doutes. Maintenant, on ne sait pas encore lesquels.

(NDLR : KUB3 est aujourd’hui en mesure de confirmer que Local Natives sera présent au Festival Solidays ainsi qu’au Festival Beauregard).

Quand vous êtes en tournée, qu’est-ce qui vous motive et, au contraire, qu’est ce qui vous fait peur ?

Ce que j’attends le plus c’est de découvrir tous les jours de nouveaux endroits et de jouer en face du public. Quasiment chacun de nous a une copine, c’est sans doute ce qu’il y a de plus dur. Les laisser à la maison et entretenir une relation normale n’est vraiment pas ce qu’il y a de plus simple.

Vous arrive-t-il d’écrire des chansons spontanément, en tournée par exemple, ou vous préférez composer tranquillement à la maison, au calme ?

Avec nous les chansons sont rarement écrites spontanément, comme ça. Mais ces temps-ci, quand j’ai de bonnes idées en tête, peu m’importe où je suis. Dès qu’il y a  un piano ou une guitare dans une pièce, je ne peux pas tenir plus de cinq minutes sans improviser un petit truc. J’ai l’impression que plus je joue, plus j’ai de chances d’écrire quelque chose de bien.

Si vous pouviez jouer votre concert idéal, ce serait où et avec qui ?

J’aimerais bien faire la première partie de Radiohead au Hollywood Bowl de Los Angeles, un soir d’été, peut-être en Août… Je ne vois pas plus idéal que ça !”

Le site officiel des Local Natives

Lire aussi sur KUB3 : la critique de Gorilla Manor

Interview réalisée par Jean-Christophe Pujos


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