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film:"The limits of control" de Jim Jarmusch

Par Dina_gar

     Film sorti il y a quelques mois , je n'avais pas eu l'occasion de le voir. Il a eu des critiques tellement diverses que j'ai eu envie de le voir  et ce n'était pas facile , 3 salles à Paris avec une seule séance par semaine, d'où  l'intérêt de voir certains films à leur sortie ; et celui-ci en vaut la peine..

    Jarmusch dit de son film que c'est une abstraction . La première image donne un effet d' énigme  inquiétante qui semble annoncer un film fantastique .Dans un lieu clos exigu, Isaac de Bankolé est  dans une position  de yoga et la photo est prise du haut .  On le verra souvent faire ses exercices de concentration  pour bien se maîtriser.    Puis il sort , impeccablement vêtu d'un costume- il en changera 2 fois dans le film , même coupe, même étoffe luisante  mais de couleur différente  , bleu puis marron et enfin gris clair -   Il se rend à l'aéroport où deux hommes l'abordent  lui parlent en créole (Alex Descas) ou en anglais (J.F.Stévenin) , lui, acquiesce de la tête, reçoit une petite boîte d'allumettes et des clés . Et l'aventure commence , tel un jeu de piste plein de mystère et d'imagination qui le mène en Espagne , à Madrid et Séville..  Les  messages codés- petits papiers de même format , pliés de la même façon - sont contenus  dans ces boîtes d'allumettes qui passent de main en main au cours du film .On peut alors imaginer le rôle tenu par Isaac de Bankolé , espion ? je pense plutôt tueur à gages. Les messages , dès qu'ils sont lus, il en fait une boulette  qu'il avale avec une gorgée de café  commandé toujours dans deux tasses.     Les personnages n'ont pas de nom.  Je me suis mise dans la peau  d'I. de B., cherchant le sens des  indices, donnés par les nombreux "contacts" qui se présentent tous par la même phrase -mot de passe- "vous ne parlez pas l'espagnol , n'est-ce -pas ?" Le premier l'envoie dans un musée de Madrid devant une peinture avec violon  .Son premier contact est un professeur de musique portant un violon .Le second message  le mène dans ce même musée devant la peinture très sensuelle d'un nu féminin ; son contact sera une fille qui le reçoit nue sur un lit( pour lui  le sexe c'est "jamais quand il travaille ) et cela continue ainsi et c'est passionnant .On voit  Tilda Swinton en élégante chapeautée et cheveux blanchis, elle est impressionnante . Un contact lui parle de "guitare" et le cheminement d'I de B  m'a frappée. Dans une petite rue de Séville,il voit des oeillets rouges piétinés sur les pavés. C'est là, il entre  et il assiste à une répétition de Flamenco dont le metteur en scène est le contact. Celui-ci lui confiera la guitare.... Dans une autre rue une affiche parle d'un" lieu solitaire " avec l'image de Tilda Swinton accoutrée comme au début ... et on approche de la fin du film où une partie de la guitare va avoir un rôle à jouer.

      Dans ce film on a parlé d'art , de musique , de sciences (les molécules) et pour finir d'économie (le grand manitou Bill Murray)      Je ne m'y suis pas ennuyée une minute , j'étais rivée à l'histoire avec un grand plaisir, inquiète par cet hélicoptère qui semblait suivre les déplacements d'I de B  , aussi par ce lieu solitaire  à la fin qui pouvait être un traquenard.  J'ai trouvé ce film passionnant , un grand Jarmusch et en plus , très beau ,  avec des images pures, dépouillées .  Un film qui va m'habiter longtemps


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