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Poezibao a reçu, n°116

Par Florence Trocmé

Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
  
°Oskar Pastior, Lectures avec tinnitus & autres acoustiures, Éditions Grèges
°Laurent Albarracin, Explication de la lumière, Dernier Télégramme
°Lionel Bourg, l’Horizon partagé, Quidam Éditeur
°Ulrich Zieger, L’Atelier/Die Werkstatt, Éditions Grèges
°Bernard Grasset, Contrepoints, Éditions Multiples
°Dominique Maurizi, Le Livre de la nuit, Albertine
°Georges Voissset, Pantoums et autres poèmes d’amour (anthologie), Collection du Banian
°Michel Robic, Roman bref, Albertine
  et aussi
°Eric Dubois, Nous sommes du sel de l’autre, Encres Vives
  
Notices détaillées de chacun de ces livres en cliquant sur « lire la suite de…. »

•Oskar Pastior
Lectures avec tinnitus & autres acoustiures
Traduit de l’allemand par Sabine Macher, Hugo Hengel, Philippe Marty, Jean-René Lassalle, Joël Vincent, Jacques Lajarrige et Nycéphore Burladon. Postface de Jacques Lagarrige.
Éditions Grèges, 2009
208 p – 20 € - site de l’éditeur
  
« Pastior écrit dans l’allemand, plus qu’en allemand, selon l’heureuse formule de Christian Prigent : il utilise une langue dont on a souvent l’impression qu’elle a perdu tout repère, qu’elle échappe à la discursivité, tant elle est massivement faite d’inventions, trouée de glossolalies et d’onomatopées, constituée de l’effondrement et de l’affrontement d’une multitude d’autres langues, zébrée, bousculée, tant dans sa syntaxe que dans son lexique, par le roumain, le russe, l’anglais et le français, le latin ou le grec, une langue extrêmement dynamique, sur-rythmée, où s’affirme constamment, par le dérapage, la figure, le paragramme, ou la réécriture un particularisme violent. C’est une langue sceptique qui brouille avec minutie la communication pour mieux faire de celle-ci, de ses modes de fonctionnement ou de conditionnement, une véritable question de nature poétique et conceptuelle. Mais c’est aussi une langue qui se renouvelle sans cesse, qui modifie ses angles d’attaque, visant tantôt le phonétique, tantôt le syntaxique, prenant alternativement le biais du burlesque ou celui de l’analytique, joue de l’énigme ou de la théorie, passe par le trivial tout en se pliant aux formes les plus complexes de contrainte (sextine, pantoum), pour mieux les renouveler. Immense jubilation verbale, le poème de Pastior impose toujours un redécoupage complexe du sens, une « subversion », par quoi il empêche tout figement, toute réification, toute souillure, et se donne comme une expérience d’échappée belle hors de la normativité. »
Ce volume est une anthologie composée à partir des principaux livres de poésie d’Oskar Pastior.
Voir la fiche bio-bibliographique et les extraits proposés par Jean-René Lassalle, dans le cadre de l’anthologie permanente de Poezibao.
(d’après le site de l’éditeur et le prière d’insérer).
  
•Laurent Albarracin
Explication de la lumière
Dernier Télégramme, 2010
10 €
  
la lumière est le lait de chaque matin à la porte de chaque chose, la lumière est le monde comme griffes rétractiles en sa patte de nuit, elle est du matin dur, de l’éveil solide
  
elle assène en frôlant à peine, elle martèle avec une plume, elle insuffle, elle illumine, elle fait briller, elle inspire la lumière à ce qu’elle rencontre
(dos du livre)
  
•Lionel Bourg
L’Horizon partagé
coll. Made in Europe, Quidam Éditeur, 2010
16 €
  
Onze lettres. Adressées à des proches, des intimes, lesquels découpent leur silhouette sur cet horizon de rage comme de tendresse qu’une fois encore Lionel Bourg invite à partager. Livre bilan. Livre battant entre mémoire, présent et devenir. De plein vent en somme. D’intimité. De vagabondages. Dont l’écriture – souple, tendue, souveraine – porte toute l’émotion propre aux vies dites ici, qui commencent ou s’éteignent, s’obstinent, passent et s’offre à la douleur des choses non moins qu’à leur beauté. (Prière d’insérer).
  
•Ulrich Zieger
L’Atelier / Die Werstatt
Édition bilingue, version française de Lambert Barthélémy
Editions Grèges
142 p – 14 € - sur le site de l’éditeur
  
L’Atelier est le dernier recueil en date composé par Ulrich Zieger, au cours de l’année 2005. Le livre n’a pas encore paru en Allemagne. Il s’organise en deux parties égales, correspondant à deux moments de rédaction distincts, et intitulées respectivement « Pas » et « Lignes », titres qui signalent la thématique générale du recueil, la question de l’orientation, aussi bien spatiale que temporelle, et celle de l’arpentage, du décompte. Les poèmes constituent souvent des expériences dédoublées de récapitulation et de projection : récapitulation des déplacements, des mouvements, des migrations ou des errances du sujet qui y parle, et projection confuse, perspective indistincte, sfumato, de son insertion dans l’espace et le temps à venir. Entre un passé primitif, glaciaire, et un avenir (amoureux, politique) ouvert dans un élan d’utopie, mais rapidement brisé sur l’indifférence du monde consumériste, le temps « présent » du sujet est celui de la steppe. C’est de là qu’il écrit, d’un espace indistinct, indéfini, expérimental, aux contours estompés ; c’est de là qu’il s’adresse à la communauté dissoute, confrontant sans cesse les variations du possible à l’imparable du réel. D’où la nature de dédicace, d’appel, de dialogue, d’interpellation qu’ont fréquemment les poèmes rassemblés. D’où leur façon de faire un état des lieux, du lieu, de dire ce qu’il y a là, ce qui se lit là, pendant ce temps d’occupation du lieu, ce qui fait la matière de l’expérience journalière de qui a trouvé refuge dans un atelier d’artiste aux airs de grotte, qui a fait de la zone délimitée par le puits de lumière qui éclaire la pièce son espace de vie, de lecture et d’écriture. Et qui donc, là, énumère les apparitions disparates qui peuplent les jours, observe la façon dont elles s’agencent. Modifie sa perception (sur le site de l’éditeur)
  
•Bernard Grasset
Contrepoints
coll. fondamente, Éditions Multiples
12 €
Éditions Multiples/Fondamente, 9 Chemin du Lançon, 31410 Longages
  
NDLR : une série de poèmes variations autour de peintres et de musiciens, notamment, Le Tintoret, Monet, Buxtehude, Palestrina, Charles Tournemire.
  
•Dominique Maurizi
Le Livre de la nuit
Albertine, 2010
13 €
  
« Le canal est profond, les arbres géants, serrés de ce côté-là de la colline, ça avance. Le temps d’arriver, tout juste ! et on n’a plus qu’une seule pensée, une – l’eau » (p. 50)
Née en 1961, Dominique Maurizi passe son enfance à Marseille puis s'installe à Paris en 1978. Elle écrit, peint et photographie. Outre ses deux livres aux éditions Albertine, elle a publié des récits et des poèmes en revue (Europe, Traverses, Neige d'août, etc.) ? Son travail de photographe a fait l'objet de plusieurs textes, notamment ceux de Michel Deguy, Francis Marmande, Jean-Pierre Seguin, Julien Blaine et Patrick Kéchichian. Elle a exposé en France, principalement à la galerie Claude Samuel à Paris, et à l'étranger (Foire Internationale de Bâle). Dominique Maurizi sur le site de l’éditeur
  
•Le chant à quatre mains
pantouns et autres poèmes d’amour
anthologie composée par Georges Voisset
Postface de Claude Hagège
Collection du Banian
18 €
  
A travers une sélection de quelque cent cinquante poèmes, l’auteur propose une véritable promenade commentée dans plusieurs mondes qui s’entrecroisent : le monde de l’Archipel d’antan, bien sûr, sa poésie exotique, et notamment érotique, en premier lieu. Car l’Amour est le grand thème qui traverse ces pages. Mais tout autour de nombreuses sonorités se font écho, qui donnent à cette « collections » de petits quatrains une profondeur toute nouvelle. On découvre ainsi des textes dans leurs versions chinoises, polonaises, kiswahili, bretonne. On rencontre d’autres formes poétiques en résonance, arménienne, vietnamienne, tamoule, malgache. Enfin de grands noms de la poésie des quatre coins de la planète et d’autres moins fameux, illustrent ce parcours, de Jaufré Rudel à Omar Khayam, de Tiruvalluvar à Nerval, de Rabearivelo à Auden, de Bilhana à Hugo.
  
•Michel Robic
Roman bref
Albertine, 2010
10 € - site de l’éditeur
  
« dans une trouble lumière, j’ai percé, déchiré des paysages étendus jusques à des rivages dont je ne pouvais distinguer si la matière qui les composait se déplaçait vraiment, au ralenti, se rapprochant, parttant, une matière dont je comprais volontiers les mouvements à ceux de marées sans horairss, des rivages où l’espace était défini par la plus lacunaire des géométries. Comment s’y retrouver ? Ou comment s’y trouver ? » (p. 41)
Né en 1943 à Cherbourg, Michel Robic vient faire des études de langue à Paris. Il quitte la France en janvier 68 pour revenir en 71 avant de s’installer à Londres, où il vit depuis.
Il voyage beaucoup, notamment en Inde. Musicologue, il a écrit sur la musique classique de l’Inde du Nord et organisé des concerts en Angleterre et en Inde. Publié en 1964, Livres des pirates est aussitôt salué par la critique. Épuisé entre-temps, le livre est redécouvert par Mathieu Bénézet et réédité dans une nouvelle version en 2005. (Site de l’éditeur)
  
  et aussi
dans la collection Encres Vives, le n° 406, Nous sommes du sel de l’autre, d’Eric Dubois


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