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La politique du verre brisé

Publié le 15 février 2010 par Culturabox

Exposition Tiffany « Tiffany, Tiffany… ce nom me dit quelque chose »… Et bien, c’est normal. Vous connaissez, on connait, la fameuse maison de joaillerie étatsunienne, où la bague en argent dépasse, en moyenne, un smic. Mais on connait déjà moins le nom de Luis Cumfort (ça existe), brillant artiste du siècle dernier, qui a fait exploser aux yeux de tous l’art de manier… le verre.

Quand j’ai vu que le Musée du Luxembourg proposait une exposition Tifanny, je me suis penché sur le programme : art nouveau. Tu me dis peinture hollandaise, italienne, art pré-colombien ou égyptien, je peux encore me faire une idée. Mais là… Oula ! , c’est truc de designers, d’ovnis, on va voir des chaises inutilisables ou des lampes à 30.000 euros, ou encore des statues qui représentent l’irreprésentable.

A côté de la plaque. Bien comme il faut.

Les quelques images présentes sur le web m’ont littéralement intrigué, pour ne pas dire interloqué. Voir des peintures sur du verre, modelé pour des objets du « quotidien » (on aimerait tous pouvoir s’offrir ce quotidien, à 4000 euros la lampe), on peut pas dire que ça se voit souvent. Et il faut avouer qu’en vrai, le résultat est splendide. Des lampes en vitraux, ça peu paraitre très con et potentiellement barbant, mais c’est sans compter sur le travail minutieux de l’artiste et l’agencement de l’exposition. On se croirait dans une salle des ventes pour mémés visonées, et c’est particulièrement excitant de se dire qu’on a à portée de doigts des objets d’une telle valeur. Car oui, peu de barrière, les trucs sont plantés en plein milieu. C’en est même déroutant.

Il est extrêmement rare de se dire qu’on ressortirait bien de l’exposition avec l’ensemble des objets dans son sac, et pourtant c’était le cas. Rien à jeter. Allez, peut-être deux trois récipients d’une laideur absolue (on ne peut pas être parfait). On se dit que ce style a ses limites, qu’on a vite fait le tour du verre. Mais la diversité des lampes est en fait la même que les vitraux des églises… illimitée.

L’expo a même son petit lot didactique, avec la présentation des techniques de la mort, dont le verre Favril, le verre avec du sable, avec des couleurs, rayé, pas rayé, transparent, opaque… bref tous les trucs qui vont pas révolutionner notre vie  mais qu’on sera contents de ressortir à la cantine du lundi midi.

Mais pourquoi donc parler d’une exposition terminée, révolue, qui a fait ses valises pour le canada tabernacle ! Simplement pour lancer un salut virtuel à l’équipe du musée du Luxembourg, dont c’était la dernière exposition. Plusieurs millions de visiteurs, des années glorieuses, des événements uniques, et malheureusement… Gégé L., un mec qui n’a rien compris à la culture. Celui qui pourrait d’ailleurs devenir président intérimaire s’il arrivait malheur au chef de l’état est en même temps président du Sénat et chapeaute donc le musée du Luxembourg… qu’il vient de décider de fermer on ne sait pourquoi et jusqu’à on ne sait quand.

En fait le verre de Tiffany et nos institutions politiques ont un point commun : ils sont bien fragiles. Mais au moins chez l’amérloque, c’est beau.

Plus d’informations sur : http://www.museeduluxembourg.fr

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