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Une histoire de contes

Publié le 15 février 2010 par Culturabox

Château de BreteuilQui a dit que l’Ile-de-France n’était qu’un repère de plaques de béton et de bottes de foin ? Même si tout le monde le pense, moi y compris, il faut avouer qu’à certains endroits, le charme de la vieille pierre pourrait rendre jaloux plus d’un architecte. Perdu dans l’arrière 7-8, entre deux champs de patates et trois fermes abandonnées, il existe pourtant un château aux couleurs et formes soporifiques, mais à l’allure et au charme certains.

Inutile de vous conter (jeu de mots bien placé) l’histoire de cet édifice, dont tout le monde se fout éperdument, mais au contraire, utile d’insister sur ce qui fait le caractère singulier de Breteuil. Car sur Breteuil, on ne sait pourquoi (enfin si, on sait, mais l’information m’a échappé), souffle un délicieux vent de contes anciens, ceux-là mêmes qui racontent qu’une nana pionce pendant que son prince s’inquiète, ou qu’une autre se la joue taxidermiste en s’habillant d’un âne, ou qu’un félin prend cape, bottes et épée pour impressionner son monde.

La réputation du château ne s’est pas bâtie sur Perrault, bien sûr, et la demeure a même abrité quelques personnalités éminentes de l’époque (genre Louis, Edouard & co), participant tant bien que mal à l’essor de la France ces derniers siècles. Quoiqu’il en soit, la visite de ce lieu oblige indirectement à faire un petit tour des bâtiments, du jardin et du bois.

Comme dans la plupart des châteaux encore meublés, on ne virevolte pas en totale liberté pas avec son audio guide. Non, on se tape un guide vivant. « Ohhhhh non !!! » vont crier les plus barbés. Pas tout à fait tort, mais quand même. Car, chance ultime de ma visite à Breteuil, j’ai hérité d’une guide au fort potentiel oratoire, maniant habilement potins, révélations et histoires de cul (Marie-Antoinette a trainé par là pendant quelques années)
On se prend même à imaginer davantage l’ambiance qui régnait à l’époque que la valeur potentielle sur le marché noir des bronzes et vaisselles qui décorent les murs. Et ça, c’est très fort.
Rien que pour la visite, c’est bien de venir à Breteuil.

N’est-ce pas normal de venir pour visiter ? Et bien non, enfin pas seulement ! Car ce micro-domaine offre un jardin magnifique et incite à la promenade. Pour les amateurs de pierre, de vielles écuries, pour les gagas du vert, un beau cèdre du Liban, pour les émerveillés, des scénettes de personnages de cire, pour les bling-bling boys&girls, une table en or au prix d’une cagnotte de loto et pour ceux qui se feraient chier, même un labyrinthe.
Oui, il y a une certaine empreinte sur l’endroit, qu’on ne saurait définir, mais qui délivre une bonne impression. Celle de voire défiler les siècles dans le sens inverse et de se retrouver d’une seconde à l’autre au temps de la révolution pour revenir d’un coup sec au 21ème et penser « C’est sûr, il y a de véritables joyaux en France ».

Si nous n’avions pas eu la ribambelle de faux-bourgeois et leur 45 enfants (vous savez, les Come, Eglantine, Maxence et autres prénoms à coucher dehors), c’aurait été parfait.
Mais bon, c’est un risque à prendre ; et en plus, nous, on a vu le comte, na !

Plus d’informations sur : http://www.breteuil.fr

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