Kamikaze

Faire du vélo sur les bancs publics, c’est top ça !

C’est original. De ta vie de bohème, j’ai hérité et j’ai tenté de t’imiter dans mon enfance. Tu jouais les Tarzan, traversant le jardin au bout d’une liane, j’ai joué les Thierry La Fronde avec mes copains, à Maisons-Alfort, entre terrains vagues et bâtiments en construction. Par contre, tes acrobaties aériennes : très peu pour moi !

C’est tout à fait remarquable de s’envoyer en l’air comme tu l’as fait mais je suis bien trop peureuse pour m’y essayer. D’ailleurs, de ta vie de casse-cou, tu en es mort, papa, mais sans regrets, assurément.

Tu as eu ta période de gloire, bien méritée. Tes élèves, autant à l’école qu’à l’auto-école, étaient fans de toi. Il fallait que tu essayes tout et ta vie fut trépidante. Ton humour était inégalable.

Tu aimais avancer, que ce soit sur terre ou dans les airs, et je me souviens que sur le passage, tu stoppais la voiture pour nous cueillir des épis de maïs ou quelques grappes de raisin. Là haut aussi, dans ton vieux zing, tu nous faisais « coucou » de l’aile.

Bouger ? Oui : j’ai bougé avec toi et tu m’as appris à ne jamais regarder en arrière. Tu m’as enseigné l’art et la manière d’avancer coûte que coûte, avec bravoure. Tu m’as transmis cet acharnement à toujours vouloir se surpasser, à être bon et fort à la fois, avec juste une petite pointe de fantaisie.

Merci, papa, pour ces trop courts instants partagés, car ils ont été intenses et surtout….. j’ai bien rigolé !