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Québec: Travailler moins pour gagner plus

Publié le 25 février 2010 par Hibiscusjaune

Québec: Travailler moins pour gagner plusIl y a encore trois ans et demie, Sarkozy disait aux français de travailler plus pour gagner plus. Au Québec, La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) semble penser tout juste le contraire. Mais attention, la comparaison n’est que dans le slogan choisi. Dans la realité, les francais ont été encouragés a travailler plus pour pouvoir entre autres payer les études de leurs enfants. Au Québec, on souhaite que les enfants travaillent moins pour pouvoir rester sur les bancs d’école. Des québécois plus éduqués constuiraient un Québec plus riche.

Remettre les cadrans à l’heure
Un taux de décrochage scolaire alarmant pousse la FCCQ à proposer aux compagnies québécoises un horaire étudiant de 22 heures de travail réparties entre dimanche et jeudi. Cette disposition vise les scolaires de moins de 18 ans qui sont toujours au secondaire.
Si les travailleurs canadiens sont de plus en plus éduqués, ceux de la province québécoise restent encore un peu à la traîne dans ce domaine. Pour 100 élèves qui décrochent dans la province ontarienne par exemple, il en y en aurait 137 au Québec. 36% des garçons agés de moins de 20 ans quittent l’école sans aucun diplôme, ce qui vaut à la province québécoise l’avant-dernière place dans le taux de diplomation au Canada.

Québec: Travailler moins pour gagner plusLa richesse de demain
Mais le Québec veut s’ateller à remettre les cadrans à l’heure.  Le FCCQ affectionne l’idée d’aider les jouvenceaux à se concentrer sur leurs études en limitant les heures passées au travail. À court terme cela signifierait moins d’argent de poche pour les jeunes travailleurs. À long terme, les chiffres démontrent déjà que les travailleurs en possession d’un diplôme d’études secondaires (DES) gagnent jusqu’à $15 000 de plus par an que ceux qui n’ont pas obtenu de DES.
Les avantages s’étendraient également à l’ensemble de la province. Le PIB du Québec grimperait de 4% a 7% tandis que le niveau de vie augmenterait de 5%.
C’est bien beau tout ça mais concrètement par où commencer?

Avec un réseau de 158 chambres de commerce, la Fédération des chambres de commerce du Québec représente plus de 40 000 entreprises et 100 000 gens d’affaires exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l’économie et sur l’ensemble du territoire québécois. La Fédération compte s’armer de la bonne volonté de ce réseau pour mener à bien la lutte contre le décrochage scolaire.
Du point de vue légal, rien n’oblige les entreprises québécoises à se plier à cette recommandation. Se serait plutôt l’ocassion pour certaines compagnies de démontrer leur engagement social. Françoise Bertand, la présidente de la FCCQ ajoute aussi que ça profiterait aux entreprises parce que cela garantirait une main d’oeuvre qualifiée au Québec.

Si comme entreprise je reconnais que c’est un problème (le décrochage), il faut je me rende responsable de ce que je peux contrôler en inculquant aux jeunes qui travaillent chez moi l’idée que les études sont importantes.

Clément Gignac, le ministre du Développement économique espère que d’ici quatre à cinq ans les compagnies seront séduites par cette iniative.

Le beurre et l’argent du beurre
Entre temps, les jeunes aussi auront une part de responsabilité dans la réussite de leurs études. Dans une société de consommation axée sur l’acquisition effrenée des biens matériels, certains ont tendance à prendre le raccourci en se lancant sur le marché du travail avant d’obtenir ne serait-ce que le diplôme secondaire. Après avoir essayé en vain de marrier deux activités extrêmement exigeantes (école et travail), beaucoup d’adolescents finissent très souvent par priviligier la source de dollars à la source des maux de tête.
Aux États-Unis, le décrochage scolaire est également très élevée. CNN rapportait qu’en 2007, 6,2 million d’élèves américains entre 16 et 24 ans abandonnaient leurs études avant l’obtention de leur diplôme d’études secondaires. Toutefois, une fin prématurée des études ne trahit pas toujours une soif insatiable de biens matériels contrairement à la croyance populaire. Beaucoup de jeunes qui doivent soutenir leur famille sur le plan financier laissent tomber les études en espérant les reprendre lorsqu’ils en auront les moyens.


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