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Galette touaregue (Sahara Central) et du Rub Al Khali (Arabie Saoudite)… tellement proches

Par A360

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Pour la plupart des voyageurs qui ont marché quelques jours au Sahara, la galette sous la braise et le sable est une spécialité connue… et pourtant à des milliers de kilomètres du Sahara Central, elle se prépare de la même façon dans un autre désert; Mais laissons le raconter par Wilfred Thesiger (traduit par Michèle Bouchet-Forner en 1978) dans Le Désert des Déserts, sous-titré Avec les bédouins, derniers nomade de l’Arabie du Sud Editions Plon, collection Terre humaine.

“Quand nous avions suffisamment d’eau, il préparait du riz, mais, en général, c’était du pain qu’il nous faisait pour le repas du soir. Dans l’un des sacs en peau de chèvre qui nous servaient à transporter nos provisions, il prenait trois à quatre livres de farine ; il l’humectait, ajoutait un peu de sel et malaxait le tout en une pâte épaisse. Il divisait la pâte en 6 boules d’égale grosseur, pétrissait chaque boule pour obtenir un disque d’environ 1 cm d’épaisseur qu’il posait sur un torchon. Pendant ce temps-là, quelqu’un d’autre allumait le feu, le plus souvent avec un briquet à silex. Il y avait beaucoup de silex dans le désert et c’était la lame d’un poignard qui tenait lieu d’acier. Les Bédouins déchiraient de petits bouts de leurs tuniques ou de leurs turbans pour en faire des mèches, ce qui donnait à leurs vêtements un aspect chaque jour plus dépenaillé
Musallam sortait quelques tisons du feu sur lesquels il posait les galettes de pâte. Une fois que la chaleur avait saisi les galettes, il les retournait presque aussitôt ; après avoir creusé un trou dans le sable sous les tisons, il les enfouissait et les recouvrait de ce sable brûlant et de ces mêmes tisons. Je regardais les bulles de pâte soulever la mince pellicule de sable et de cendres pendant que le pain cuisait. Plus tard, Musallam sortait les galettes, enlevait le sable et les cendres qui les recouvraient et les mettait à refroidir. Au moment du repas, il nous donnait une galette à chacun ; nous nous asseyions en cercle et trempions tour à tour notre pain dans une petite jatte contenant du beurre fondu, ou du bouillon, quand nous avions la chance de trouver quoi en faire
50 ans plus tard, la technique n’a pas beaucoup changé. On améliore l’ordinaire pour les voyageurs avec un tajine ‘(la marmite pour les sahariens). Et c’est un plaisir à partager  autour du feu, sous les étoiles.


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