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film:"Shutter Island" de Martin Scorsese

Par Dina_gar

     Il m'a fallu quelques heures pour digérer ce film. A la vision  certaines scènes m'ont irritée . Dès le début  Daniels (Leonardo di Caprio) vomit dans les toilettes. Ce voyage en bateau sur une mer démontée avec son collègue policier , ne lui vaut rien ; il ne doit pas aimer l'eau . Il faut attendre la fin de l'histoire pour commencer à comprendre  et apprécier ce film.    Pourtant cela paraît limpide : deux policiers vont enquêter sur la disparition d'une nommée Rachel  dans l'espace restreint de cette île-forteresse où ils se rendent  ; limpide , mais bizarre en même temps ; j'ai vite remarqué l'attitude peu policière du collègue venu de Seattle.  En outre il est impossible de s'échapper de l'île  qui est entièrement consacrée à une prison- hôpital psychiatrique.  Cette Rachel ne peut être que sur l'île .  Commence alors une série de représentations de tout ce qui se passe  dans le cerveau de Daniels ,  des scènes atroces  de la guerre  ,   sa femme morte,   le gardien de l'immeuble qui aurait mis le feu à l'immeuble  causant la mort de la femme  ,  Rachel ,  les nazis.... Et le film change de genre ; de polar qu'il était il devient fantastique :  atmosphère gothique,  fantômes  .. C'est peut-être là que Scorsese est maladroit , dans la représentation  des revenants , des cauchemars, c'est un peu lourd. A la fin du film j'éprouvais un malaise ; j'avais été  roulée, et en même temps je m'en voulais de n'avoir pas compris dès le début ; là est la différence  pour les spectateurs qui ont lu le livre de  Dennis Lehane; eux savent à quoi  s'en tenir. Pour les autres c'est un peu difficile...  L'ambiance est pesante sur cette île inhospitalière autant par les intempéries que par les personnes qui y vivent  :  le psychiatre avec son regard perçant et  diabolique , l'ancien nazi ou supposé tel ; car rien n'est sûr ,  de même Rachel ,     un fantôme tout droit sorti de la tête de Daniels  ?Un sacré  noeud à démêler qui , peu à peu, va se défaire mais qui laisse pantois   ; je me suis même demandée si ce n'était pas moi qui devenait folle  ..... Cela veut dire que le film a une certaine force de persuasion  , c'est Scorsese qui l'a fait ... Je ne sais pas si on peut aimer un tel film  - aimer dans le sens d'y être bien , à son aise - et pourtant je me suis prise de sympathie pour ce Daniels, tellement complexe  avec tous ses cauchemars et sa folie. Les amateurs  de fantastique , d'émotions fortes doivent aimer ce film   et moi je l'aime aussi parce qu'il m'a remuée , c'est un peu la fonction du cinéma. 


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