Dans le numérique, on distinguerait volontiers ceux qui en parlent, et le craignent, de ceux qui en font pour arrêter de le craindre. Ainsi, la maison Random House a annoncé hier un vaste plan de réorganisation de sa structure pour basculer plus largement dans le vaste monde numérique qui s'offre à eux. Pour autant, les détails ne sont pas clairs : voilà cependant ce sur quoi l'on peut fermement s'appuyer.
Au cours de 2009, les ventes de livres numériques ont explosé : selon les chiffres de l'IDPF, on parle de plus de 310 % d'augmentation des ventes.
En parallèle, Nook et Kindle voient désormais un nouvel entrant sur le marché : l'iPad, et un acteur sérieux pour faire avancer plus encore le marché numérique. Et les ventes, évidemment. Chez RH, donc, la nomination de Nina von Moltke pour le développement numérique s'inscrirait dans cette perspective prochaine, l'intéressée étant loué « pour sa grande compréhension de l'évolution de l'édition numérique dans ses modèles économiques ». Et elle a été mise en place pour évaluer les opportunités à venir.
En outre, elle prendra les commandes du département livres audio et Guides de voyages, à savoir Fodor. Mais concrètement, rien n'est encore annoncé dont le grand public puisse se réjouir. La présence d'Amanda Close au poste de vice-présidente des ventes numériques et ses rapprochements avec Apple laissent clairement comprendre vers où RH se dirige. Tout en assurant que les partenariats avec les autres plateformes de vente ne s'arrêteront pas pour autant.
Comme le précise Galley Cat qui communique le document relatant ces histoires, le programme numérique est donc sur les rails, et plutôt farouchement engagé. Quand on imagine la puissance éditoriale de RH (et que l'on se souvient de sa présence au sein du groupe News Corp, qui appartient à Rupert Murdoch...) on a de quoi ruminer pour quelques semaines. Si ça bouge autant, c'est que l'on s'agite... et probablement pas pour brasser de l'air...
Reste à savoir ce qui se passera du côté des auteurs : en décembre 2009, l'éditeur s'était méchamment fait épingler pour ses contrats, tentant de faire main basse sur des droits, sans les acheter à leurs auteurs...