Identifications et mémoire
Publié le 27 février 2010 par Marc Lenot
Le travail de Salvatore Puglia (à la galerie Sit Down jusqu’au 27 mars) intègre des photos anciennes d’inconnus et les fait resurgir dans la mémoire présente. Des photographies villageoises de Calabre des années 30, de Saverio Marra, portraits joyeux, solennels, innocents, se retrouvent ainsi nappés de sang rouge, couverts d’écriture frénétique, mis en scène, devenus autres (Time-drip 1).
Ce joueur de mandoline et son jeune frère, engoncés dans leurs habits du dimanche, sont ensevelis au fond du souvenir; en surface, des crânes d’home préhistoriques dessinés par Leroi-Gourhan. Pour quoi cette image vibre-t-elle ainsi ? Quel mystère l’habite-t-il ? (
Time-drip 3, détail)
Une autre série est à base de photographies de la police des moeurs romaines des années 60, trouvées,
paraît-il, dans un sac poubelle. Ces prostitués et ces travestis, saisis par le regard anthropométrique judiciaire, non identifiables, deviennent, sur un banal fond de papier peint, des icônes, des traces mémorielles que l’artiste transforme et réanime (
Buon costume / Wallflowers 1).
Photos courtoisie de la galerie.