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"La collection Brukenthal" (3)

Publié le 28 février 2010 par Myriam

suite et fin

Pour terminer ce parcours dans la collection Brukenthal, je voudrais m'arrêter sur deux tableaux qui me sont apparus un peu plus singuliers au sein de cette exposition.

collection Brukenthal
Tout d'abord cette superbe esquisse de Jacob Jordaens "Trois femmes et un enfant", travail préparatoire à deux tableaux "Le Bac" et "L'Eté" vers 1623. Larges aplats, spontanéité de la touche, expressivité des visages, lumière dorée et estivale, ces esquisses m'ont rappelé celles de Van Dyck aperçues quelques mois plus tôt à ce même Musée Jacquemart-André. "Ces esquisses servent en permanence dans l'atelier comme modèles à suivre. Les assistants mais aussi l'artiste décomposent et recomposent les figures standardisées afin de faciliter l'invention. A Anvers, le temps vaut cher et l'économie prime, même dans les ateliers de peinture".

collection Brukenthal
Et enfin, pour finir en forme de clin d'œil, une touche italienne avec ce tableau de Lorenzo Lotto "Saint Jérôme pénitent" peint vers 1544.

Je trouve ce tableau d'une incroyable tension dramatique. En effet, la composition en est saisissante, avec Saint Jérôme au premier plan, proche de l'abandon et de la résignation, "tandis qu'autour de lui se développe un paysage à la densité remarquable" avec une très belle percée centrale sur le ciel bleu et le fond de la vallée dans une clarté d'un esprit très vénitien. Accompagné de son lion (que l'on distingue à gauche dans les sous-bois), nous avons l'impression que le Saint a fait lui aussi sa marche dans le désert pendant quarante jours (étayée par certains détails visibles au tout premier plan : squelette d'oiseau, serpent, sauterelle (1),...) alors que la porte du paradis lui est ouverte s'il rejoint Dieu, le berger et son troupeau que nous voyons tranquillement rassemblé dans la plaine verte.

Je vous laisse méditer ...

(1) Catalogue de l'exposition, "Brueghel, Memling, Van Eyck... La Collection Brukenthal", p. 160. Sur la présence des insectes et notamment de la sauterelle, une autre interprétation, ce serait "comme un souvenir des modèles de Dürer que le peintre avait rencontré à Venise, mais aussi comme un artifice symbolique qui prépare le spectateur, hors du champ du tableau, à y entrer et à suivre son envol jusqu'à la figure du pénitent".


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